L’Association dentaire canadienne (ADC) appuie les recommandations de l’Association américaine du cœur (American Heart Association [AHA]) selon lesquelles seuls les patients à très haut risque d’une endocardite infectieuse, une infection de la paroi interne ou des valvules cardiaques du cœur, devraient recevoir une antibiothérapie prophylactique avant certaines interventions dentaires.

Les recommandations, qui sont énoncées dans un document publié en 2007 intitulé AHA Guideline on Prevention of Infective Endocarditis (Lignes directrices de l’AHA en matière de prévention de l’endocardite infectieuse), soulignent que la plupart des patients ayant des antécédents de problèmes cardiaques n’ont pas besoin d’antibiotiques préventifs de routine avant une intervention dentaire.

Les lignes directrices de l’AHA sont fondées sur un nombre croissant de données scientifiques qui indiquent que les risques associés à l’utilisation d’antibiotiques prophylactiques, y compris un éventail d’effets indésirables et le développement de bactéries résistantes aux médicaments, l’emportent sur les avantages. Pour réduire le risque d’endocardite infectieuse, les lignes directrices de l’AHA soulignent l’importance de maintenir une excellente santé buccodentaire en allant régulièrement chez le dentiste et ayant une bonne hygiène buccale au quotidien, ce qui contribue à réduire l’incidence de la bactériémie associée aux activités quotidiennes.

Les lignes directrices de l’AHA mentionnent les posologies antibiotiques à respecter avant les procédures dentaires pour les patients à risque d’endocardite infectieuse. Elles se trouvent à l’adresse suivante :

https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIR.0000000000000969 [en anglais] (page consultée le 15 avril 2024)

Les personnes à très haut risque de subir une endocardite infectieuse devraient recevoir une dose unique d’antibiotiques préventifs avant toute procédure dentaire qui requiert de manipuler des tissus gingivaux ou la région périapicale d’une dent, ou qui perfore la muqueuse buccale.

Les procédures et événements suivants ne nécessitent pas de prophylaxie pour les patients à risque élevé :

  • une anesthésie de routine dans des tissus non infectés;
  • des radiographies dentaires;
  • la mise en place de prothèses ou d’appareils orthodontiques amovibles;
  • l’ajustement d’appareils orthodontiques;
  • la mise en place de boîtiers orthodontiques;
  • la perte de dents primaires;
  • un saignement dû à un traumatisme des lèvres ou de la muqueuse.

Par souci de clarté, les lignes directrices de l’AHA précisent que les antibiotiques prophylactiques, qui étaient auparavant administrés de routine à certains patients, ne sont plus requis pour ces patients.

Le tableau suivant, fondé sur les lignes directrices de l’AHA, cible les personnes à très haut risque de subir une endocardite infectieuse et nécessitant une antibiothérapie prophylactique, ainsi que celles pour lesquelles une prophylaxie de routine n’est pas nécessaire.

Une antibiothérapie prophylactique EST REQUISE pour les patients qui ont : Une antibiothérapie prophylactique de routine N’EST PAS requise pour les patients qui ont :
1. une prothèse valvulaire cardiaque 1. un prolapsus de la valve mitrale
2. une réparation d’une valvule cardiaque à l’aide de matériaux prothétiques 2. une cardiopathie rhumatismale
3. des antécédents d’endocardite infectieuse 3. une maladie de la valve bicuspide
4. une greffe cardiaque qui développe un problème dans une valvule cardiaque 4. une sténose aortique calcifiée
5. certaines cardiopathies congénitales (présentes à la naissance) graves, y compris :
  • une cardiopathie congénitale cyanogène non corrigée ou corrigée de façon incomplète, y compris les shunts et les conduits palliatifs
  • une cardiopathie congénitale complètement corrigée à l’aide d’un matériel ou d’un appareil prothétique mis en place par voie chirurgicale ou par cathétérisme, au cours des six premiers mois suivant la procédure
  • toute anomalie cardiaque congénitale corrigée, avec défauts résiduels au site ou à proximité du site d’un matériel prothétique ou d’un appareil prothétique
5. des cardiopathies congénitales telles qu’une communication interventriculaire, une communication interauriculaire et une cardiomyopathie hypertrophique

Le conseil d'administration de l'ADC
Ratification : novembre 2007
Révision : février 2024