Un discours du Trône sans mordant : La santé des autochtones — des promesses vite faites et rarement tenues

Le 2 février 2004 — Ottawa — Les dentistes canadiens ont décidé d'attendre et de voir ce qu'il adviendra des promesses faites dernièrement par le gouvernement et lors du discours du Trône de cette après-midi. La santé et les questions touchant les autochtones s'avèrent être des points prioritaires pour le gouvernement de Paul Martin.

Les dentistes et les patients autochtones aux prises avec le programme fédéral des Services de santé non assurés (SSNA) préféreraient voir le gouvernement investir dans les soins dentaires plutôt que dans un programme qui les empêche d'atteindre une santé buccodentaire optimale.

«Ce n’est pas la première fois qu’on nous fait de telles promesses, déclare le président de l’Association dentaire canadienne, le Dr Louis Dubé. J’aimerais être plus optimiste, mais malheureusement, que ce soit les dentistes ou les patients autochtones, tous deux peuvent témoigner d’une longue liste de promesses non tenues par le gouvernement. L’état médiocre des dents et des gencives de beaucoup d’autochtones en est le fâcheux résultat.»

La Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Santé Canada administre le programme SSNA, qui vise à fournir des services de santé indispensables, comme les soins dentaires, aux patients autochtones qui ne sont pas couverts par d'autres régimes d'assurance. Cependant, le programme est criblé de démarches administratives inutiles et encombrantes qui frustrent à la fois les dentistes et les patients, et qui nuisent à l'accès aux soins appropriés.

C'est pourquoi les enfants autochtones ont trois fois plus de caries que les autres enfants canadiens, et que les maladies des gencives sont chose courante. En outre, dans certaines régions, les dentistes sont devenus tellement frustrés avec le programme SSNA qu'ils ne traiteront plus avec le régime du gouvernement.

«Nous soutenons le besoin de rendre compte à 100 %. Mais à notre époque, ce n’est tout simplement pas acceptable de laisser toute cette bureaucratie dicter comment on doit traiter un enfant en douleur, affirme le Dr Dubé. Cela va à l’encontre de tout ce que nous avons appris en tant que dentiste et de ce que à quoi nos patients ont le droit de s’attendre.»


Porte-parole national officiel de la dentisterie, l'Association dentaire canadienne se voue à la représentation et au progrès de la profession à l'échelle nationale et internationale, ainsi qu'à la réalisation d'une santé buccodentaire optimale.