Dr Robert MacGregor

Alors que mon mandat à la présidence tire à sa fin, je songe aux nombreuses interactions et discussions que j'ai eues avec des collègues à travers le Canada. L'un des sujets abordés fréquemment était le professionnalisme et la baisse de la confiance du public dans la profession dentaire. Ce problème a été déterminé par l'ADC lors d'une étude du milieu il y a plusieurs années et a été récemment confirmé par un sondage de l'opinion publique effectué par Ipsos et coordonné par le Groupe de travail sur le marquage en 2010.

Avant de parler du concept du professionnalisme, nous devons nous rappeler la définition d'une profession : «une profession est un groupe de prestataires de services experts qui se sont conjointement et publiquement engagés à toujours placer les besoins et les intérêts existentiels du public qu'ils servent au-dessus des leurs et qui, en retour, ont la confiance du public pour ce faire.»1 À titre de prestataires de soins, nous devons toujours placer le mieux-être du patient en premier et administrer des traitements qui procurent une santé buccodentaire optimale. Quand ce niveau de santé est atteint, d'autres améliorations esthétiques peuvent être opérées – à la demande du patient.

Les résultats du sondage Ipsos indiquent que le public ne considère pas les services esthétiques comme des soins de santé. La promotion excessive de ces procédures peut engendrer ou renforcer la méfiance à l'égard de la dentisterie, surtout quand un dentiste recommande des procédures inutiles. En effet, le sondage a révélé que la confiance du public dans la profession décline, seulement 9 % des patients sondés «étant complètement d'accord» pour déclarer qu'ils font confiance aux dentistes. Aussi la foi du public dans les dentistes doit-elle être fortifiée pour que le contrat social entre la profession et le public puisse être maintenu.

Le sondage a révélé un autre sujet de préoccupation : 63 % des patients sondés sont d'accord pour dire que «les dentistes sont des gens d'affaires», alors que 57 % sont d'avis que «les dentistes sont des docteurs». En fait, nous sommes à la fois des fournisseurs de soins et des gens d'affaires qui tirent un revenu de la prestation de soins. Bien que les cours de gestion du cabinet puissent être utiles pour gérer un cabinet efficace, ils doivent aussi faire ressortir que l'administration de soins efficaces et optimaux aux patients constitue une priorité. Notre principale cible doit toujours être les meilleurs intérêts du patient.

À un forum de consultation sur le professionnalisme tenu par l'ADC en 2011, le consensus était que tous les segments de la profession doivent assumer la responsabilité d'élever le niveau du professionnalisme. Ceci peut commencer dès la sélection des étudiants admis dans nos facultés de médecine dentaire, se poursuivre durant toutes les années de leur formation et être renforcé durant nos années de pratique. À cette intention, l'ADC travaille actuellement de concert avec l'Association des facultés dentaires du Canada afin de revoir le processus de sélection des candidats aux études dentaires. L'objectif est d'identifier les étudiants qui démontrent des traits de comportement éthique et professionnel et de favoriser ce comportement avant l'octroi des diplômes.

En tant que dentistes praticiens, nous pouvons tous participer à bâtir une relation de confiance avec nos patients. Ce peut être aussi simple que de prendre le temps d'expliquer les traitements, les options et les recommandations. Des communications efficaces peuvent aider les patients à prendre des décisions éclairées tout en bâtissant un sentiment de confiance et de valeur.

Nous avons tous le bonheur de faire partie d'une profession merveilleuse. Nous jouissons des avantages d'être des professionnels, mais nous avons également des responsabilités. Ne négligeons pas nos devoirs et efforçons-nous de faire ce qui est bien pour nos patients et la profession.

Dr Robert MacGregor, BSc, DDS
president@cda-adc.ca


Référence

  1. Welie JV. La dentisterie est-elle une profession? Partie 1. Définition du professionnalisme. J Can Dent Assoc. 2004;70(8):529-32.