L'essentiel de l'ADC 2016 • Volume 3 • Numéro 1 - page 39

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Volume3Numéro1
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P
ratico
-
pratique
Laprised’opioïdespourrait êtreassociéeàune xérostomie, et
les sédatifsdoivent êtreutilisés avecprudence, voireêtreévités,
en raisondu risquededépression synergiquedu systèmener-
veux central pouvant êtrecausépar cetteassociation
8
.
Hormones thyroïdiennes
Leshormones thyroïdiennes étaient utiliséespar 6,2%des
patients. Les agentspour le traitement de l’hypothyroïdie
comme la lévothyroxine influent sur lemétabolismedebaseet
peuvent avoir des effets sur l’état général, notamment la tension
artérielle, l’énergieet l’humeur.
Bisphosphonates
Uncertainnombredepatients (5,3%) participant à l’étude
prenaient desbisphosphonates, principalement pour le traite-
ment de l’ostéoporose, et l’effet possibledecesmédicaments
sur laguérisondoit êtrepris encompte. Bienque le risque soit
faible, comparativement au risqueélevéd’ostéonécroseassocié
à l’administrationdebisphosphonatespar voie intraveineuse
enoncologie, laprisedebisphosphonatespar voieorale influe
sur le traitement chirurgical
45-58
. Il est donc important denoter
ladoseet lavoied’administrationdesbisphosphonates, et la
duréedu traitement dans lacollectedes antécédentsmédicaux.
Denouveauxagents – les inhibiteursostéolytiques – sontmain-
tenant disponibles, et lesdosesutilisées enoncologie suscitent
lesmêmespréoccupationsque lesbisphosphonates
49
.
Médicaments pour le traitement des affections
respiratoires et des allergies
Lesmédicamentspour le traitement des affections respiratoires
et des allergiesont des répercussions sur laprestationdes soins
dentaires, notamment s’il doit yavoir anesthésiegénérale. La
prisedecesmédicamentsdevrait indiquer auxdentistesque le
patient pourrait présenter uneconstrictiondes voies respi-
ratoiresouêtredifficileà intuber. Deplus, cesmédicaments
sont souvent associés àune sécheressede labouche, et leur
utilisationpeut avoir une incidence sur l’état buccodentaireen
raisond’unehyposialieoud’une xérostomiechroniqued’origine
médicamenteuse. Dans cetteétude, 5%despatientsprenaient
desmédicamentspour le traitement d’unemaladiepulmo-
naireobstructivechroniqueoude l’asthme. Les crisesd’asthme
pouvant êtrecauséespar des situations stressantesoupar une
expositionàdes aérosols inhalés, il faut recommander àces
patientsd’avoir toujours leursmédicaments àportéede lamain.
Chimiothérapie, immunodépresseurs et
corticostéroïdes
Lacicatrisationpeut être retardéeoudiminuéechez lespatients
qui reçoivent unechimiothérapie (2,2%) ouqui prennent des
immunodépresseurs (1,6%) oudes corticostéroïdes (0,9%),
cequi augmente le risqued’infections chirurgicalesoude
surinfections fongiques. L’antibioprophylaxiepériopératoire
peut être justifiéedans certains cas et devrait êtreplanifiéeen
consultationavec lemédecinou le spécialistede lamédecine
buccale
51
.
Hormonothérapie
L’hormonothérapie (4,4%) ou laprisedecontraceptifsoraux
(2,2%) ont des effets connus sur lacoagulationet lacicatrisation
aprèsunechirurgiedentaire
52,53
. Deplus, les interactions avec les
antibiotiquespouvant réduire l’efficacitédes contraceptifs
oraux, lespatientesdoivent être informéesdece risque. D’un
point devueparodontal, lespatientesqui prennent des
contraceptifsorauxprésentent un risqueaccrudemaladiesdes
gencives induitespar laplaque, en raisond’une intensification
de la réaction inflammatoireaubiofilmde laplaque
54
.
Réactions indésirables et allergies
Le risqued’allergies aaussi étéévalué, car lesdentistes
prescrivent desmédicamentsqui peuvent causer des réactions
allergiques et anaphylactiques. Les allergies auxantibiotiques
ont été les allergies lesplus souvent déclarées (18,9%), la
pénicillineétant associéeà laplus forteprévalenced’allergies
(10,9%), suiviedes sulfamides (5,3%).
Il importedebienévaluer lanaturede la réaction, car plusieurs
patients confondent réactions allergiques et intolérance.
À titred’exemple, laplupart des symptômesgastro-intestinaux
sont des effets secondairesdesmédicamentsplutôt quedes
réactions allergiques. Cette informationest importante, car
lespatients allergiques àunmédicament nedevant pas yêtre
exposés, les cliniciensnedoivent pas leur prescrire.
Conclusion
L’utilisationdemédicaments d’ordonnanceet en vente libre
étant très répandue, il importedebiendocumenter leprofil
pharmaceutiquedespatientspour guider lapratiquemoderne
de ladentisterieet atténuer les risques potentiels. Les
médicaments consommés et les allergiesmédicamenteuses
sont des renseignements qui peuvent déterminer l’état
buccodentairedes patients et laprestationdes soins dentaires.
Il faut également tenir compted’éventuelles interactions entre
lesmédicaments que consomment les patients et ceux
utilisés couramment endentisterie. Ces questions doivent
être approfondies afind’assurer auxpatients des soins
sécuritaires.
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