 
          38
        
        
          |
        
        
          Volume3Numéro1
        
        
          P
        
        
          ratico
        
        
          -
        
        
          pratique
        
        
          médicamenteusechezenviron20%despatients
        
        
          18
        
        
          . Enfin, comme
        
        
          lesdonnéesétablissentun lienmarquéentre laparodontiteet
        
        
          l’athérosclérose
        
        
          15
        
        
          , laproportiondepatients sous antihyperten-
        
        
          seurspourrait êtreplusélevéedans les cabinetsdeparodontie.
        
        
          Suppléments alimentaires et vitamines
        
        
          Les suppléments alimentaires figuraient audeuxième rangdes
        
        
          médicamentsprispar lespatients à l’étude (21,7%) et les vita-
        
        
          mines, auquatrième rang (12,1%). Bienque lesmédicaments
        
        
          couramment prescritspar lesprofessionnelsdentairespuissent
        
        
          généralement êtrepris sans crainted’interactions avec les
        
        
          suppléments alimentaires, lespatientsqui prennent duginkgo
        
        
          biloba, dumillepertuis, de l’onagreoude lavalérianedevraient
        
        
          consulter leurmédecinavant deprendreces suppléments avec
        
        
          d’autresmédicamentsprescrits
        
        
          19
        
        
          . Lesdentistespeuvent consul-
        
        
          ter lesbasesdedonnées cliniques comme laNaturalMedicines
        
        
          ComprehensiveDatabase
        
        
          9
        
        
          pourmieux comprendre les inter
        
        
          actions entre les suppléments et lesmédicaments. Cet outil et
        
        
          d’autresdumêmegenre sont utilespour classer les interactions
        
        
          selon leniveaude risquequ’ellesprésentent
        
        
          20-23
        
        
          .
        
        
          Anticoagulants
        
        
          Les anticoagulants (2,2%) et les antiplaquettaires (10,2%) ont
        
        
          des effets évidents sur les soinsdentaires. Outre lawarfarine,
        
        
          troisnouveauxanticoagulants sont facilement accessibles
        
        
          (dabigatran, rivaroxabanet apixaban) et, enplusde l’aspirine, un
        
        
          certainnombre  d’antiplaquettaires le sont aussi (clopidogrel,
        
        
          ticlopidine, prasugrel, ticagrélor et vorapaxar). Il faut vérifier
        
        
          lemoment de laprisedecesmédicamentspar rapport au
        
        
          moment de lachirurgiedentaire, car le schéma thérapeutique
        
        
          pourrait devoir êtremodifiépour réduire le risqued’hémor-
        
        
          ragieprolongée
        
        
          24-26
        
        
          . Parallèlement, l’arrêt decertainsdeces
        
        
          médicaments avant un traitement dentairepourrait exposer
        
        
          lespatients àun risqued’évènement thromboembolique. Aussi
        
        
          faut-il, dansbiendes cas, consulter lemédecin traitant, car
        
        
          cesmédicaments tendent à interagir avecdesmédicaments,
        
        
          aliments et suppléments, et que lacoagulationest essentielle.
        
        
          Médicaments àaction centrale et pour le
        
        
          traitement de troublesmentaux
        
        
          Cesmédicaments étaient utiliséspar 9,9%de lapopulationà
        
        
          l’étude. Les complicationsbuccalesqui résultent souvent de
        
        
          ces traitements incluent la xérostomieainsi que les compli-
        
        
          cationspouvant résulter de l’hyposialieet de l’augmentation
        
        
          oude l’altérationde la fonctionmusculaire
        
        
          27,28
        
        
          . Les inhibiteurs
        
        
          spécifiquesdu recaptagede la sérotonine (ISRS), comme la
        
        
          fluoxétineet laparoxétine, ont étéassociés àuneaugmentation
        
        
          dubruxismeet àun risqued’attritiondentaireet deproblèmes
        
        
          temporomandibulaires
        
        
          29,30
        
        
          , alorsque les antidépresseurs
        
        
          tricycliquesont d’importants effets anticholinergiques chez
        
        
          certainspatients, causant notamment unehypertension, une
        
        
          élévationde lapression intraoculaireet une xérostomie
        
        
          31,32
        
        
          . Ils
        
        
          peuvent aussi interagir aveccertainsmédicaments couramment
        
        
          utilisés enmédecinedentaire. La lévonordéphrine, par exemple,
        
        
          est associéeàun risquebeaucoupplus élevéd’hypertension
        
        
          chez lespatientsqui prennent des antidépresseurs tricycliques.
        
        
          Aussi faut-il éviter les anesthésiquesqui contiennent cevaso
        
        
          constricteur (p. ex.mépivacaïne3%avec lévonordéphrine
        
        
          1:20000) chez cespatients. Lespatients sous ISRSdevraient
        
        
          également éviter lesAINS, en raisondu risqueaccru
        
        
          d’hémorragiegastro-intestinaledans les casd’usageprolongé
        
        
          (plusdequatre jours)
        
        
          8,33
        
        
          .
        
        
          Médicaments contre le diabète
        
        
          Neuf pour cent despatients à l’étudeprenaient desmédica-
        
        
          mentspour le traitement dudiabète. Les associations entre le
        
        
          diabète, lesmaladiesparodontales et lacicatrisationétant bien
        
        
          établies
        
        
          34
        
        
          , lesdentistesdoivent connaître les antécédentsde
        
        
          leurspatients et leur degrédemaîtrisede laglycémie. Lesper-
        
        
          sonnesdiabétiquesprésentent un risqueaccrudeparodontite,
        
        
          depéri-implantite, de xérostomie, de surinfections fongiques
        
        
          et d’altérationdugoût
        
        
          35-37
        
        
          . Par ailleurs, la régulationglycémique
        
        
          peut êtrecompromiseaprèsun traitement dentaire si ladouleur
        
        
          buccalenuit à l’ingestiond’alimentspar voieorale. Lespatients
        
        
          dont lediabèten’est pas contrôlépeuvent présenter un risque
        
        
          accrudecomplicationsbuccales, cicatriser plus lentement et
        
        
          avoir besoind’uneantibioprophylaxiepériopératoire
        
        
          38,39
        
        
          .
        
        
          Hypolipidémiants (hypocholestérolémiants)
        
        
          Deshypolipidémiants, principalement des statines, étaient pris
        
        
          par 7,5%despatients à l’étude. Bienquecesmédicamentsne
        
        
          posent généralement pasdeproblèmedurant les traitements
        
        
          dentaires, ilspeuvent êtreassociés àuncertainnombre
        
        
          d’interactionsmédicamenteuses, notamment avecdes
        
        
          médicamentsd’usagecourant enmédecinedentaire
        
        
          (clarithromycineet antifongiques azolés comme lefluconazole)
        
        
          8
        
        
          .
        
        
          Analgésiques
        
        
          Des analgésiques étaient prispar 7,5%de lapopulationà
        
        
          l’étude, lamoitiéétant desAINSet l’autremoitiédesopioïdes.
        
        
          Lespatientspeuvent prendredesAINS sur unebasechronique
        
        
          pour diverses raisons, et certainsdecesmédicaments
        
        
          suscitent des inquiétudes sur leplandentaire. Lesprincipales
        
        
          préoccupations concernent lacapacitédupatient d’atteindre
        
        
          unehémostasepostopératoireadéquate, car cesmédicaments
        
        
          inhibent l’agrégationplaquettaireet prolongent le saignement
        
        
          chez certainspatients
        
        
          40
        
        
          .
        
        
          LesAINSet l’acétaminophène sont lesmédicamentsdechoix
        
        
          pour lapriseenchargede ladouleur dentairepostopératoire
        
        
          consécutiveà l’inflammation. Lesopioïdesne sont pas considé-
        
        
          rés commedesmédicamentsdechoixpour cette indication
        
        
          41,42
        
        
          et ilsnedevraient êtreprescritsqu’une fois ladosed’AINSou
        
        
          d’acétaminophèneoptimisée, et pendant laplus courtepériode
        
        
          postopératoirepossible (trois joursoumoins).
        
        
          Selon laFoodandDrugAdministration (FDA) des États-Unis,
        
        
          lesAINSpeuvent nuireà l’effet antiplaquettairede l’aspirineà
        
        
          faibledose (81mg/jour) et en réduire l’efficacitécommeagent
        
        
          decardioprotectionet depréventiondes accidents vasculaires
        
        
          cérébraux
        
        
          40
        
        
          . Si cesmédicamentsdoivent êtreutilisés enconco-
        
        
          mitance, laFDA recommandedeprendre l’ibuprofèneaumoins
        
        
          30minutes après laprisede l’aspirine, ouplusde8heures avant,
        
        
          pour éviter d’enatténuer les effets. Il est probable toutefoisque
        
        
          le risqued’atténuationde l’effet antiplaquettairede l’aspirine
        
        
          seraminime si l’usagede l’ibuprofèneest occasionnel, étant
        
        
          donné l’effet prolongéqu’exerce l’aspirine sur lesplaquettes
        
        
          43,44
        
        
          .