Volume 11 • 2024 • Numéro 1

Quelques questions de dépistage constituent un bon moyen de vérifier auprès de la personne comment elle se sent, surtout si elle n’est pas bien ou n’a pas l’air bien. « Comment vous sentez-vous à l’idée d’être ici aujourd’hui? Avez-vous déjà vécu quoique ce soit chez un dentiste qui suscite des craintes en vous? Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire pour que vous vous sentiez à l’aise et en sûreté? » Et si cela n’aide en rien et que le patient devient hyperréactif ou se referme, il est important de s’arrêter, de prendre du recul, de reconnaître la détresse ressentie et d’essayer de ramener la personne dans le présent. « De la même façon que nous posons des questions à nos patients au sujet de leurs problèmes d’asthme ou d’allergies, nous pourrions commencer par demander à toute personne ce qu’elle fait pour s’autoréguler, suggère le Dr Friedman. Notre rôle en tant que dentiste consiste à créer un espace sûr pour le patient. Lameilleure façonde réagir à l’hyperréactivité ou à l’hyporéactivité consiste à favoriser l’autorégulation et le réengagement du système nerveux parasympathique. » « Et cette tâche n’incombe pas seulement au dentiste. Quand un patient entre dans le cabinet, la réceptionniste peut détecter qu’une personne est en état d’hyperréactivité ou les assistantes dentaires peuvent probablement le remarquer chez un enfant. En tant que dentistes, nous ne pouvons pas faire notre travail comme il se doit si nos patients ne sont pas en mesure de connecter », conclut le Dr Friedman. Ressources connexes : z CDAOasis: Trauma-InformedCare in the Dental Office [Des soins dentaires tenant compte des traumatismes] bit.ly/3SoUBEg z CDAOasis: Trauma-InformedCare: a CSDH-AboutFace Panel Discussion [Soins sensibles aux traumatismes : Table ronde de SCISB et de l’organisme AboutFace] bit.ly/36IbRij z Maté G, Maté D. TheMyth of Normal: Trauma, Illness andHealing in a Toxic Culture, Toronto (A.A. Knopf Canada) 2022. z Porges S.The PolyvagalTheory: Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment, Communication, Self-regulation. NewYork (W.W. Norton&Co) 2011. La Dre Ruth Lanius est professeure de psychiatrie à l’université Western et directrice du programme de recherche clinique sur le trouble de stress post-traumatique. Le Dr Clive Friedman est dentiste pédiatrique à London en Ontario et professeur adjoint de clinique à l’université Western et à l’université de Toronto. Comment les traumatismes peuvent affecter votre fenêtre de tolérance Hyperréactif : anxieux, en colère, hors de contrôle, dépassé.Votre corps veut se battre ou s’enfuir. Ce n’est pas quelque chose que vous choisissez, ces réactions prennent tout simplement le dessus. Fenêtre de tolérance : Lorsque vous vous trouvez dans votre fenêtre de tolérance, vous avez l’impression de pouvoir faire face à tout ce qui se passe dans votre vie. Vous pouvez ressentir du stress ou de la pression,mais cela ne vous dérange pas trop.C’est la situation idéale. Lorsque le stress et les traumatismes réduisent votre fenêtre de tolérance, il en faut peu pour vous déstabiliser.Travailler avec un thérapeute peut vous aider à élargir votre fenêtre de tolérance afin que vous puissiez faire face aux défis rencontrés. Hyporéactivité : distant, absent, engourdi, figé.Votre corps veut s’arrêter.Ce n’est pas quelque chose que vous choisissez, ces réactions prennent tout simplement le dessus. ©2019TheNational Institute for theClinicalApplicationof Behavioral Medicine (nicabm.com) 32 | 2024 | Numéro 1

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