Volume 10 • 2023 • Numéro 1

L’équités’amélioredanslaprofession dentaire Quand j’étudiais la médecine dentaire à l’Université de Toronto, j’étais l’une des 20 femmes dans une cohorte de 120, et la plupart d’entre nous étions issues de milieux socio-économiques, raciaux et ethniques semblables. En 1980, à titre d’étudiante, je suis devenue la première femme à siéger au conseil des gouverneurs de l’ADC, qui est aujourd’hui le conseil d’administration. À mesure que la population canadienne s’est diversifiée sur les plans sociaux, culturels, raciaux et ethniques au cours des 40 dernières années, la diversité du corps étudiant en médecine dentaire s’est aussi beaucoup enrichie. Aujourd’hui, près de la moitié de la population étudiante en médecine dentaire se compose de femmes. Malheureusement, la diversité des genres à la direction de nos associations professionnelles accuse du retard. En 2008, la Dre Deborah Stymiest est devenue la première femme à occuper la présidence de l’ADC. Je suis la deuxième à tenir le poste, et la Dre Heather Carr me succédera en avril prochain. Pourquoi est-il important que la direction de nos associations professionnelles en médecine dentaire se diversifie? Je crois que leur survie en dépend. Nos associations attirent des membres parce qu’ils veulent faire partie d’une entité à laquelle ils s’identifient, de quelque chose qui reflète leurs propres valeurs et aspirations. Nous devons nourrir ces liens émotionnels qui permettront aux dentistes de rester en contact, engagés et actifs tout au long de leur carrière. Si les dentistes ne se reconnaissent pas dans la direction et la philosophie de nos associations, ils ne s’y investiront pas. Adhérer uniquement à nos associations pour accéder aux services exclusifs proposés est une simple transaction; un concurrent proposant une meilleure offre pourra attirer les membres. La fidélité repose sur un sentiment d’appartenance et sur le partage d’une expérience et d’une vision de l’avenir. Je crois que nous pouvons faire davantage pour aller chercher et encadrer les futurs chefs de file quels que soient leurs genres et horizons pour les inciter à poser leur candidature à des postes de responsabilités. Nous devons les aider à acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour accéder à des rôles de direction. Nous devrions déployer consciemment des efforts pour n’écarter personne et refléter la diversité de notre pays et notre profession. Nous devons assurer notre pertinence dans un milieu compétitif et en constante évolution. Récemment, je réfléchissais à l’incidence élargie de la diversité et de l’équité dans unmonde où tant de gens souffrent de discrimination et d’intolérance en raison de leur sexe, leur orientation sexuelle, leur handicap, leur âge, leur race ou leur origine ethnique. Aux nouvelles, nous voyons des femmes persécutées dans certains pays à cause de leurs choix vestimentaires. Nous voyons des groupes ethniques forcés de fuir de chez eux par crainte d’être victimes de violence. L’équité ne peut exister que si les droits de la personne sont respectés. À titre de professionnelle de la santé, je pense aussi à notre responsabilité de dénoncer les violations des droits de la personne. Comme dentiste, je me préoccupe surtout de santé buccodentaire, mais il n’y a pas de santé et de bien-être si les droits de la personne sont bafoués. Je pense que la profession dentaire peut élargir son champ d’influence pour défendre la santé et les droits de la personne et pour montrer qu’elle ne se soucie pas seulement des dents, mais aussi des personnes et des communautés. Pour conclure sur une note personnelle, j’aimerais demander aux personnes qui liront ma chronique de réfléchir à ce qui suit : Est-il du devoir de chaque dentiste de s’exprimer sur les grandes questions de justice sociale et de droits humains en tant que personne ayant reçu une formation universitaire et comme chef de file dans la communauté? Quelle est aussi la responsabilité du monde associatif dentaire en ce sens? Pour véritablement parvenir à la diversité, l’équité et l’inclusion dans ce monde, je crois que nous avons l’obligation de nous prononcer publiquement chaque fois que nous sommes confrontés à des injustices dans notre pays ou à l’étranger. Mot de la présidente Dre Lynn Tomkins president@cda-adc.ca 7 Numéro 1 | 2023 | L’ADC sur le terrain

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