L'essentiel de l'ADC 2015 • Volume 2 • Numéro 3 - page 7

Q
uand j’étais étudiant enmédecine
dentaireet que lesmanuels étaient
encorenotreprincipale source
d’information, jeme rappelleavoir
vuun livredont le titre ressemblait
à
Lapriseenchargemédicaledupatientd’undentiste
.
À lamêmeépoque, je suis tombé sur unmanuel
pour résidents enotorhinolaryngologieportant un
titrecomme
Lapriseenchargemédicaled’unpatient
devant subirunechirurgie
. Cettecoïncidencem’a
amenéà réfléchir à la relationquenous entre-
tenons avecnos collèguesdu secteur de la santé.
Il est bienclair que lapriseenchargemédicale
d’unpatientdevant subir unechirurgie incombeau
chirurgien. Or, quandundentiste fait une incision
dansdes tissus, quece soit dans lesmuqueuses
avecun scalpel ouunedent avecune fraise, il
pratiqueunechirurgie. Seul lechirurgien, oudans
notrecas ledentiste, peut soupeser les avantages
et les risquesd’une intervention, notamment les
risques liés aubien-êtremédical dupatient. Nous
devons évaluer la situationavec lepatient envue
d’obtenir unconsentement véritablement éclairé.
Bonnombreconviendront qu’il s’agit làd’une
véritédeLaPalice. Pourtant, quand je lis
des articles cliniquesouque j’assisteàune
conférence, jem’inquièteque lesdécisions
depriseenchargemédicalepuissent être
déléguées àunautreprofessionnel.
Comprenez-moi bien : nousdevonsbien
sûr consulter lemédecind’unpatient au
cas complexe, cequi peut nous amener
àmodifier unplande traitement et peut-
êtreàprendreconjointement encharge la
dimensionmédicaledes soins. Il s’agit làd’une
collaborationet nond’un renoncement
ànos responsabilités. Prenons
unexemple. Undentiste
doit extraireunedent à
unpatient prenant un
anticoagulant. Cepatient
signaleavoir euune thrombose récemment. Son
médecinpourrait ignorer qu’il est possiblede
préserver ladent ouque ledentisteest capable
d’assurer l’hémostaseavecun rapport international
normalisé (RIN) de2et d’appliquer desmesures
localisées. Àdéfaut d’une telleconversationavec le
dentiste, lemédecinpourrait décider de réduire le
RIN, cequi ferait courir des risquesde thrombose
aupatient.
Les liens entre la santébuccodentaireet la santé
générale font couler beaucoupd’encre, et on
entenddirequ’il faut « fairede laboucheà
nouveauunepartieducorps ». Onaaussi vent des
difficultésqu’éprouvent des confrères à réserver
assezde temps en salled’opérationpour répondre
auxbesoinsdenospatients. Àmonavis, tout cela
inviteàune introspectionet àune réflexion sur
les véritables effortsquenousdéployonspour
replacer le rôlededentisteau seindes autres
professionsde la santé.
Il est tempsdemobiliser les troupes. Resserrons
nos liens avecnos collèguesmédecins. Ceux
qui travaillent enmilieuhospitalier pourraient
assister aux réunionsdupersonnelmédical.
Participez auxoccasionsdedéveloppement
professionnelmédical, surtout si elles traitent de
lapriseenchargemédicaledenospatients (j’ai
moi-mêmeassisté récemment àuneconférence
sur lesbisphosphonatespour le traitement de
l’ostéoporose). Proposezde faireunexposéàun
groupedemédecins; nombred’entreeuxvoient
despatients ayant desproblèmesdentaires et
apprécieraient une remiseàniveaude leurs
connaissances sur la fracturedentaire, l’infection
d’originedentaireou l’anesthésie locale intraorale.
Nous savons tousque laprestationde soinsde
santéest plus efficaceenéquipe. Alors efforçons-
nousde rendre l’équipe inclusiveet d’avoir une
interface sans coutureentre lamédecineet la
médecinedentaire.
Jetonsdesponts
Relationmédecins-dentistes :
7
Volume2Numéro3
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L’ADC
sur
le
terrain
Mot duprésident
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ons
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