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Vol. 74, Nº 7
 
ISSN: 1488-2167
 
Septembre 2008

 

Étude initiale du lien entre l'usage prolongé de l'ordinateur et les problèmes temporomandibulaires

TEXTE INTÉGRAL

• Romina Perri, DMD •
• Veronika Huta, PhD •
• Leonard Pinchuk, PhD, DSc •
• Cindy Pinchuk, MSE •
• David J. Ostry, PhD •
• James P. Lund, BDS, PhD •

S o m m a i r e

La littérature fait état d'une forte augmentation des troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs d'origine professionnelle, parallèlement à une croissance répandue de l'usage des ordinateurs au cours des 2 dernières décennies.

But : Déterminer si les problèmes temporomandibulaires (PTM) sont reliés à l'usage répandu des ordinateurs.

Méthodologie : Les participants ont été recrutés à la suite de la publication de l'annonce suivante dans le National Post, un journal de langue anglaise largement distribué au Canada : «Souffrez-vous de maux de tête ou de douleurs musculaires dans le cou et les épaules? Passez-vous chaque jour plusieurs heures devant l'ordinateur, et ce depuis plusieurs années? Le département de psychologie de l'Université McGill, en collaboration avec la Faculté de médecine dentaire, mène actuellement une étude sur les effets de l'usage à long terme de l'ordinateur sur la tête, les mâchoires, le cou et les épaules.» Les lecteurs intéressés étaient invités à se rendre sur un site Web pour répondre à un questionnaire en ligne portant, entre autres, sur l'usage de l'ordinateur, les antécedents médicaux, les symptômes de la douleur, le style de vie et l'humeur. Pour examiner la relation entre les diverses variables de l'étude, les chercheurs ont utilisé différentes méthodes statistiques.

Résultats : Quatre-vingt-douze personnes ont répondu au questionnaire en ligne, mais aucune n'a répondu à toutes les questions. Parmi les 88 répondants ayant précisé leur sexe, 49 (56 %) étaient des femmes. La plupart utilisaient un ordinateur plus de 5 heures par jour depuis plus de 5 ans et croyaient que leur douleur était reliée à l'usage de l'ordinateur. La grande majorité ressentait de la douleur dans le cou (73/89 [82 %]) ou les épaules (67/89 [75 %]) et un grand nombre (40/91 [44 %]) présentait aussi des symptômes fréquemment associés aux PTM (p. ex., otalgie et douleurs faciales, bruits articulaires, maux de dents et de sinus). Environ la moitié des participants avaient de la difficulté à dormir et se disaient fatigués, et un grand nombre ont déclaré que la douleur avait des effets négatifs sur leur style et leur qualité de vie. Deux analyses de régression multiple utilisant la durée de la douleur comme variable dépendante ont été effectuées, la première portant sur l'ensemble des personnes ayant répondu aux sections pertinentes du sondage (n = 91) et la deuxième, sur un sous-ensemble de personnes présentant des symptômes évocateurs de PTM (n= 40). Ces 2 analyses ont établi un lien entre la durée d'utilisation de l'ordinateur et la durée de la douleur, mais 6 autres variables indépendantes (blessures ou arthrite, heures d'usage quotidien de l'ordinateur, stress, position de l'écran d'ordinateur, sexe et âge) n'ont eu aucun effet.

Discussion : Bien que cette étude ait fourni des données utiles, la méthode de recrutement des participants limite l'application de ses résultats. En effet, l'annonce a été publiée dans un seul journal et il est probable qu'elle n'a été lue que par le segment le mieux nanti de la population canadienne anglophone. Les participants ont été choisis par autosélection et devaient avoir des connaissances en informatique puisque le questionnaire devait être rempli en ligne. De plus, tous les participants devaient souffrir de douleur chronique, mais les participants potentiels n'ont pas été informés que les symptômes des PTM présentaient un intérêt particulier. Il est donc fort peu probable que cet échantillon soit répresentatif de l'ensemble de la population canadienne, bien qu'il puisse être caractéristique des nombreux utilisateurs d'ordinateurs souffrant de douleur musculosquelettique chronique.

Conclusions : Ce sondage sur le Web est le premier à fournir des données établissant un lien entre la douleur chronique dans les muscles de la mâchoire et autres symptômes associés aux PTM et l'usage à long terme de l'ordinateur.

 


 
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