L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 7

19 Numéro 7 | 2017 | P oint de mire Dr Mark Donaldson En quoi la crise des opioïdes touche-t-elle la médecine dentaire? Il s’agit d’un enjeu important non seulement pour la médecine dentaire, mais pour toute la médecine. Des dentistes prescrivent encore des opioïdes pour soulager la douleur postopératoire (voir l’encadré p. 21). Même si bon nombre de patients ne se plaignent pas de cette pratique, la pathophysiologie sous-jacente de la douleur dentaire est secondaire à l’inflammation. Il faudrait par conséquent prescrire des anti-inflammatoires contre une telle douleur; les narcotiques n’en sont pas. Le fait de réduire ou d’éviter la prescription d’opioïdes – surtout si ceux-ci ne sont pas expressément indiqués – en limitera la disponibilité et réduira ainsi les possibilités que la population en utilise, en fasse mauvais usage ou peut-être même en abuse. Quelle est l’ampleur du problème? Aux États-Unis, selon le National Center for Health Statistics des Centers for Disease Control and Prevention, le taux de mortalité par intoxication médicamenteuse a plus que doublé entre 2000 et 2014, et les cas d’intoxication – tant par des substances illégales que pharmaceutiques – surpassent maintenant les accidents de voiture comme première cause de décès accidentel. Je dirais que le Canada n’échappe pas à ces tendances, vu un article récent de Gladstone et coll. 1 selon lequel « le nombre de décès liés aux opioïdes dépasse le nombre de décès causés par un accident d’automobile lié à l’alcool en Colombie-Britannique. » Nombre d’entre nous, certainement en médecine dentaire, cherchons à soulager la douleur chez nos patients, et les opioïdes peuvent fonctionner jusqu’à un certain point, mais comme ils agissent sur le système nerveux central au lieu du foyer de la douleur, il subsistera une douleur non traitée, qui sera simplement moins accablante. Aussi, je doute que nous reconnaissions tous l’ampleur des effets secondaires, indésirables ou collatéraux d’un traitement aux narcotiques de deux à cinq jours. Quel traitement recommanderiez-vous, à part des opioïdes, pour soulager une douleur dentaire postopératoire? Ci-dessous se trouvent quelques stratégies à envisager : ➊  2-4-24 : Je crois que le meilleur analgésique contre la douleur dentaire postopératoire est une combinaison d’acétaminophène, tel du Tylenol, et d’un anti-inflammatoire Le Dr Mark Donaldson est directeur général principal des solutions-conseils de pharmacie au réseau national des soins de santé Vizient qui réunit des hôpitaux à but non lucratif aux États-Unis. Titulaire d’un doctorat en pharmacie clinique de l’Université de Washington, il s’intéresse tout particulièrement à la pharmacologie dentaire et aux thérapeutiques dentaires. Il a abordé avec l’ADC la signification de la crise des opioïdes pour la médecine dentaire et la façon de soulager la douleur postopératoire sans opioïde. Lesopinionsexpriméessontcelles de lapersonne interviewéeet nereflètentpasnécessairement lesopinionsoupolitiques officiellesde l’Associationdentaire canadienne. mark.donaldson @vizientinc.com

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