L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 6

30 | 2017 | Numéro 6 P oint de mire Obstacles à la recherche Somme toute, il y a eu peu de recherches sur les effets thérapeutiques du cannabis. Cela s’explique en partie parce que bien qu’il soit inclus à l’annexe II de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances au Canada, la Food and Drug Administration des États-Unis le classe plutôt à l’annexe I, soit les substances susceptibles d’usage abusif et n’ayant pas de fins médicales autorisées. En conséquence, les chercheurs américains souhaitant étudier le cannabis doivent obtenir un permis spécial de la Drug Enforcement Agency (DEA) puis une autorisation du National Institute on Drug Abuse. « Les médicaments classés à l’annexe I comprennent l’héroïne, explique le Dr Jose Lança, professeur adjoint aux facultés de médecine dentaire et de médecine de l’Université de Toronto. Cela impose des restrictions importantes. Il est très difficile, voire impossible, de mener de vastes études. » Vu que la recherche est limitée, les données sur l’innocuité et l’efficacité sont aussi limitées. « Le classement du cannabis à l’annexe I complique l’obtention de financement pour mener des études exhaustives », souligne un article du JADA paru en 2016 2 . Pour cette raison, bien des médecins et des chercheurs demandent un changement d’annexe, dans l’espoir de voir s’accroître la recherche sur l’action – ou l’inaction – thérapeutique du cannabis. En 2016, l’Université du Mississippi était le seul établissement américain autorisé à cultiver de la marijuana destinée à la recherche. La DEA a depuis permis à d’autres organismes de présenter une demande pour en cultiver, ce qui devrait améliorer l’accessibilité à la marijuana à des fins de recherche. • Nabilone (Cesamet®) : Capsule de THC, le nabilone est un antiémétique qui peut être prescrit pour traiter la nausée et les vomissements associés à la chimiothérapie 3 . • Nabiximols (Sativex®) : Combinaison de THC et de CBD, ce vaporisateur buccal a été homologué par Santé Canada comme « traitement d’appoint pour le soulagement de la douleur neuropathique en présence de sclérose en plaques chez les adultes 4 . » Il peut aussi être employé pour « le traitement analgésique d’appoint chez les adultes atteints de cancer avancé qui présentent une douleur modérée ou grave pendant un puissant traitement opioïde administré à la plus forte dose tolérée contre une douleur de fond persistante 5 . » Il existe un autre analogue synthétique du THC (dronabinol, Marinol®), mais le fabricant AbbVie a cessé de le vendre au Canada en 2012. Selon le Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales de 2016 ( qui remplace le Règle- ment sur la marihuana à des fins médicales ), un médecin peut aussi prescrire de la marijuana ou de l’huile de chanvre indien si les traitements médicaux conventionnels ne soulagent pas des symptômes tels que la nausée et les vomissements associés à la chimiothérapie, la perte d’appétit et de poids associée au cancer ou au VIH/sida, les douleurs et spasmes musculaires associés à la sclérose en plaques, les douleurs chroniques associées à une affection non cancéreuse, les douleurs associées au cancer, l’insomnie et l’état dépressif liés à une maladie chronique, et les symptômes des patients en soins palliatifs 6 . Deux médicaments à base de cannabinoïdes synthétiques sont vendus au Canada. Fins médicales autorisées

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