L'essentiel de l'ADC 2016 • Volume 3 • Numéro 2 - page 17

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Volume3Numéro3
|
L’ADC
sur
le
terrain
Situation des réfugiés syriens :
COMMENTAIRE
DreAmandaMorel
J’ai été raviedeconstater l’extraordinaire
réactionde lacommunautédentaireà
l’arrivéedes réfugiés syriens auCanada.
Le téléphonede l’Associationdentairede
l’Ontarion’apasdérougi avec tous lesden-
tistesqui ont appelépour offrir de l’aide. Ces
derniersont étéorientés vers leur société
constituanteet des listesdeceuxqui étaient
prêts àoffrir bénévolement de leur temps
pour s’occuper desnouveaux réfugiésont
étédressées.
Deplus, tous lespaliersdegouvernement
ont uni leurs effortspour faciliter l’installa-
tiondeces réfugiés auCanadaen s’assurant
qu’ilspuissent bénéficier de soinsdentaires
d’urgence.
Bienquecette réactionpositive soit très
prometteuse, jeme suisdemandée si elle
était équitablevu la situationdecrisedans
laquelle se trouvent toujours lespetits sala-
riés canadiens. Ironiedu sort, au termede
leur premièreannéeauCanada, biendes
réfugiés syriens risquent de se trouver dans
lamême situationque lespetits salariés,
avecpeuoupasd’accès àdes soinsden-
taires. Il est clair quecette situationexige
quenous examinions les choses sousun
autreangleet quenous trouvionsune solu-
tionplus inclusive.
Nousnedevrionspas avoir àchoisir entre les
deux; nousdevrionsplutôtmiliter en faveur
d’uneapprocheéquilibréepour toutes les
personnesdéfavorisées, pas seulement pour
unpetit groupeouunepetitecommunauté.
Un rapport publiépar l’InstitutWellesley
1
soulignequemoinsdu tiersdesOntariens
gagnant 20000$oumoinspar anbénéfi-
cient d’un régimed’assurance santé fourni
par l’employeur. Cela signifieque laplupart
des travailleurs touchant le salaireminimum
ouquasi-minimumn’ont pas accès àun
régimedentaireet, qui plus est, ne sont
pas admissibles auxprogrammesde santé
publics. Cegroupede travailleurs adultes
est laissépour comptepar notre systèmede
santé.
Cespersonnesdoivent souvent occuper de
multiples emploispour subvenir auxbesoins
de leur familleet doivent gérer de trèsprès
leursmaigres ressources. Quand survient
uneurgencedentaire, elles sont contraintes
dechoisir entre l’essentiel, commepayer le
loyer ouacheter àmanger, ou faire soigner
unedent qui faitmal. Enconséquence, nos
sallesd’urgencedéjàbondéesdoivent en
plus s’occuper d’affectionsdentairesdoulou-
reusesqui peuvent seulement être traitées
par des antibiotiques et des antidouleurs,
cequi force souvent lepatient à retourner à
l’urgencequand l’infection revient.
À titrededentistes, nousdevonsnous
demander comment nouspouvons travailler
encollaborationpour unir nos communau-
tés. Il yades façonsd’aider :
• Des cliniquesbénévolesoffrent dans
toutes lesprovincesdes soinsdentaires
gratuits auxadultes à faible revenu
qui n’ont pasde régimed’assurance.
Ces cliniques cherchent desdentistes
bénévolespour raccourcir leurs longues
listesd’attente. Les cliniques essaient
d’accommoder autant quepossible les
dentistes, qui donnent généralement
quelquesheuresde leur tempsparmois.
• Si celaneconvient pas, il est aussi pos-
siblede traiter dans votrecabinet unpetit
nombredepatients ayant déjà subi une
évaluationde leur santébuccodentaire.
Votrecabinet deviendraainsi unpoint
d'ancrageet leur foyer de soinsdentaires.
Il vade soi quecesoptionsne sont pas
des solutions à long terme. Elles seveulent
plutôt unpansement dans l'attented'un
meilleur financement gouvernemental des
soinsofferts auxCanadiens à faible revenu.
Pour en savoir davantage, n’hésitezpas àme
joindreà
a
La réactionextrêmement
généreusedesdentistes
canadiensdevant lacrise
des réfugiés syriens soulève
denombreusesquestions
complexes.LaDreAmanda
Morel,dentistedeToronto
quidonnede son temps
pourdesservir lesCanadiens
à faible revenuquin’ontpas
d’assurance santé, expose
sonpointdevue.
Référence
1.Wellesley Institute.L
owWages,NoBenefits:ExpandingAccessto
HealthBenefits forLow IncomeCanadians
;February2015.Available:
wellesleyinstitute.com/research/publications/(accessed2016Feb10).
Avez-vousoffertdesoigner
des réfugiésounouveaux
immigrants?
Quelssont lesobstaclesauxsoins?
Que retirez-vousdecetteexpérience?
Quel est l’étatde leur santé
buccodentaire?
Partagezvosconstatationsavecvos
collègues;écrivez-nousà
Lesopinionsexpriméessontcellesde l’auteureetne
reflètentpasnécessairement lesopinionsoupolitiques
officiellesde l’Associationdentairecanadienne.
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