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          Volume3Numéro3
        
        
          |
        
        
          L’ADC
        
        
          sur
        
        
          le
        
        
          terrain
        
        
          Soins dentaires des réfugiés :
        
        
          ÉLÉMENTSÀPRENDRE
        
        
          ENCONSIDÉRATION
        
        
          
            DrCliveFriedman
          
        
        
          
            Qu’est-cequi vous inquiètedans le fait
          
        
        
          
            quedesdentistes traitentdes réfugiés?
          
        
        
          Il est réconfortant devoir lenombre
        
        
          dedentistesprêts à travailler avecce
        
        
          groupede lapopulation– la réponsea
        
        
          étéphénoménale.Maisunepartiede
        
        
          moi s’inquiètequedesdentistespensent
        
        
          pouvoir traiter un réfugié syriencomme
        
        
          tout autrepatient. Àmonavis, laplupart de
        
        
          ces réfugiés auront desbesoinsparticuliers,
        
        
          puisqu’ils auront tous subi une formede
        
        
          traumatismeouuneautre. Ilsont vécudans
        
        
          des campsde réfugiés et ont fui unpaysoù
        
        
          règneuneextrêmeviolence. Enexaminant
        
        
          lacavitébuccaledecespersonnes, nous
        
        
          pourrions leur faire revivreuneexpérience
        
        
          traumatisante. Alors, il faut en tenir compte
        
        
          avant decommencer un traitement.
        
        
          
            Commentundentistepeut-il évaluer si
          
        
        
          
            sonpatientadesbesoinsparticuliers?
          
        
        
          Jepenseque laClassification internationale
        
        
          du fonctionnement, duhandicapet de la
        
        
          santé (CIF) est trèsutilepour évaluer une
        
        
          personneet établir unplande traitement qui
        
        
          convient. LaCIF se fonde sur diversdomaines
        
        
          pour évaluer la santéd’unepersonne selon
        
        
          les  interactions entre l’état de santéet les
        
        
          facteurs contextuels.
        
        
          Lesdentistesdoivent tenir comptedes
        
        
          facteurs contextuels – tant ceux liés à
        
        
          l’environnement que les facteurspersonnels.
        
        
          Par exemple, il est important dedéterminer si
        
        
          unpatient souffrede stresspost-traumatique
        
        
          parcequ’un traitement dentairepourrait lui
        
        
          faire revivreuneexpérience traumatisante.
        
        
          Les facteurs environnementaux, telsque
        
        
          les attitudes sociales et les systèmes
        
        
          decroyances, doivent aussi êtrepris en
        
        
          considérationparcequeces facteurspeuvent
        
        
          influer sur la façondont lepatient vivra les
        
        
          soinsde santé. Alors, avant decommencer
        
        
          un traitement, il faut êtreaucourant deces
        
        
          facteurs sous-jacents.
        
        
          
            Quepourrait-il arriver si je traiteun
          
        
        
          
            patient sans tenir comptedes facteurs
          
        
        
          
            contextuels?
          
        
        
          Si le traitement buccodentaire fait remonter
        
        
          des traumatismes, il pourrait terroriser le
        
        
          patient. Celui-ci pourrait avoir une réaction
        
        
          d’attaqueoude fuite, cequi pourrait le
        
        
          pousser àvouloir quitter votrecabinet aussi
        
        
          vitequepossibleouencore l’amener ànepas
        
        
          seprésenter après avoir prisun rendez-vous.
        
        
          Lepatient pourrait aussi avoir une réaction
        
        
          neurobiologique, commefiger et se laisser
        
        
          faire. Il pourrait être tout calmeet sembler ne
        
        
          plus êtreprésent. Toutes ces réactions sont
        
        
          possibles.
        
        
          
            Quellessont lesétapesconcrètespour
          
        
        
          
            traiterunepersonnequipourraitavoir
          
        
        
          
            subides traumatismes?
          
        
        
          Lapremièreétapeconsisteàaborder
        
        
          avec leparent et l’enfant tous les facteurs
        
        
          –physiques, personnels et sociaux–qui
        
        
          pourraient affecter leur santéavant de
        
        
          commencer le traitement. Vous serez ainsi
        
        
          mieuxàmêmed’offrir des soins empreints
        
        
          d’empathie. Il est aussi important d’utiliser la
        
        
          techniqued’entrevuemotivationnelle. Soyez
        
        
          réceptifs aux réponsesdespatients, sans tenir
        
        
          pour acquisquevous savez tout d’emblée.
        
        
          C’est unpremier pasdans labonnedirection.
        
        
          La secondeétapeconsisteàexaminer
        
        
          comment éliminer ladouleur et l’infectionet
        
        
          à traiter les causes sous-jacentes au lieudes
        
        
          caries comme tellesquecespatientspeuvent
        
        
          avoir. Il peut falloir recourir àun traitement de
        
        
          restaurationnon traumatique jusqu’àceque
        
        
          lebien-êtrepsychologiquedupatient se soit
        
        
          amélioréet qu’il se senteplus à l’aisevis-à-vis
        
        
          de la situation. Ensuite, vouspourrezprocéder
        
        
          au traitement définitif.
        
        
          a
        
        
          Parmi les réfugiés syriensqui
        
        
          continuentàaffluer
        
        
          auCanada– ilsdevraientêtre
        
        
          25000d’ici lafinde
        
        
          2016–, bonnombreauront
        
        
          desbesoinsdentaires
        
        
          impérieux.Biendesdentistes
        
        
          se sontportésvolontaires
        
        
          pour répondreàcesbesoins,
        
        
          mais ilspourraient ignorer les
        
        
          élémentsàprendre
        
        
          enconsidérationpour traiter
        
        
          cegroupedepatients.
        
        
          Nousenavonsparléavec
        
        
          leDrCliveFriedman,
        
        
          undentistepédiatriquequi
        
        
          s’intéresseaux soins spéciaux
        
        
          enmédecinedentaire.
        
        
          Q
        
        
          Q
        
        
          Q
        
        
          Q
        
        
          Letexteci-dessusestuncondenséde l’entrevue.
        
        
          Lesopinionsexpriméessontcellesde l’auteuretne
        
        
          reflètentpasnécessairement lesopinionsoupolitiques
        
        
          officiellesde l’Associationdentairecanadienne.
        
        
          Pour voir l’entrevueavec le
        
        
          Dr Friedman, rendez-vous à
        
        
          
            oasisdiscussions.ca/
          
        
        
          
            2016/01/14/tr
          
        
        
          [enanglais]