Numéro courant Abonnement
Anciens numéros Publicité
Autres renseignements Petites annonces
Pour les auteurs Formation continue
 
Vol. 74, Nº 10
 
ISSN: 1488-2167
 
Décembre 2008

 

Services de lutte contre le tabagisme offerts par les dentistes et les hygiénistes dentaires au Manitoba : Partie 1. Influence du profil démographique et des facteurs psychosociaux

TEXTE INTÉGRAL

• Douglas J. Brothwell, BEd, DMD, MSc, DDPH •
• Shirley C. Gelskey, BSc, MPH, PhD •

S o m m a i r e

L'Enquête de surveillance sur l'usage du tabac au Canada de 2007 a établi que 19,2 % de la population canadienne de plus de 14 ans fumaient, les taux par province variant entre 14,4 % en Colombie- Britannique et 24,0 % en Saskatchewan. L'usage du tabac est lié à une incidence accrue de cancer de la bouche, de cancer du pharynx, de leucoplasie et de parodontite, à une guérison plus longue d'une blessure et à des résultats compromis pour les traitements parodontaux. Il a été montré qu'une intervention brève de la part d'un professionnel de la santé buccodentaire accroît le taux d'abandon du tabac. Or, malgré le taux élevé d'usage du tabac et les données accablantes en montrant les conséquences sur la santé buccodentaire, l'intervention brève des dentistes praticiens est, dans le meilleur des cas, irrégulière.

Objectif : Évaluer le profil des interventions brèves faites par des dentistes et des hygiénistes dentaires au Manitoba ainsi que déterminer si des facteurs démographiques ou psychosociaux influaient sur la prestation de tels services.

Méthodologie : Un sondage a été posté à tous les praticiens licenciés du Manitoba (547 dentistes et 566 hygiénistes dentaires). Un mois plus tard, les praticiens n'ayant pas répondu ont reçu une trousse de rappel.

Résultats : En tout, 514 dentistes et hygiénistes ont répondu, soit un taux de réponse de 46,2 %. La plupart des praticiens au Manitoba ne font pas d'intervention brève régulière. Les répondants ont indiqué qu'ils fournissaient des étapes précises d'intervention à la plupart de leurs patients (75 % ou plus) : 33,0 % posent des questions; 54,9 % prodiguent des conseils; 39,6 % effectuent une évaluation; et 22,7 % offrent de l'aide. Les femmes cliniciennes étaient considérablement plus susceptibles que les hommes cliniciens de poser des questions aux patients, de les évaluer et de les aider; les jeunes praticiens étaient plus susceptibles que leurs homologues plus âgés de poser des questions et d'évaluer si le patient est prêt à arrêter de fumer; et les hygiénistes dentaires étaient plus susceptibles que les dentistes de fournir de l'aide. Les praticiens perçoivent en moyenne 4,7 obstacles à l'intervention brève, le temps requis (63,6 %), le manque de formation (84,1 %) et la résistance du patient (83,0 %) étant les plus courants. Les praticiens ayant davantage d'obstacles psychosociaux font des interventions brèves moins souvent que ceux qui ont moins d'obstacles. Seulement 36,9 % des praticiens ont indiqué se sentir suffisamment préparés pour aider les fumeurs à cesser de fumer.

Les obstacles qui empêchent les hommes et les dentistes d'offrir des services d'intervention brève diffèrent de ceux qui influencent les femmes et les hygiénistes dentaires. Les hommes et les dentistes sont considérablement plus susceptibles d'invoquer l'absence de remboursement, tandis que les femmes et les hygiénistes sont nettement plus susceptibles de signaler la résistance du patient ou la crainte de l'aliéner. Ces différences semblent indiquer que les hommes et les dentistes sont plus influencés par le côté financier d'un cabinet dentaire, tandis que les femmes et les hygiénistes sont plus sensibles aux aspects touchant le maintien d'un rapport favorable avec le patient.

Les interventions brèves devraient faire partie des soins de routine des patients. Or, la plupart des praticiens du Manitoba ne le font pas régulièrement auprès de leurs patients fumeurs. Cette étude a montré qu'un certain nombre de facteurs démographiques et psychosociaux semblent influencer le comportement des praticiens à cet égard. La partie 2 de cette étude traitera d'autres facteurs qui pourraient expliquer pourquoi les praticiens n'offrent pas de services d'intervention brève et ce que les responsables de la formation en médecine dentaire doivent savoir pour corriger la situation.

 


 
Répondre à l'article | Voir les réponses [0]

Texte intégral fourni en format PDF


 

Mission et message du rédacteur | Centre multimédia | Sondage auprès des lecteurs |
Rejoindre l'éditeur | English

www.cda-adc.ca