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Vol. 73, Nº 2
 
ISSN: 1488-2167
 
Mars 2007

 

Le tabagisme et la santé buccodentaire

TEXTE INTÉGRAL

• Wayne J. Millar, MA, MSc •
• David Locker, BDS, PhD •

S o m m a i r e

Les études cliniques suggèrent que les fumeurs sont plus susceptibles d'être touchés par les maladies parodontales ou un mauvais état de santé buccodentaire. Toutefois, on dispose de peu de données sur le lien entre le tabagisme et la santé buccodentaire à l'échelle nationale. Seules quelques enquêtes nationales ont posé des questions, en outre limitées, sur la santé dentaire, et aucune enquête n'a par le passé posé des questions relatives au concept élargi de santé buccodentaire. En 2003, l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), une enquête nationale à plusieurs degrés sur les ménages, a inclu une série de questions sur la santé buccodentaire des Canadiens. Ce rapport se fonde sur une population âgée de 18 ans et plus qui a répondu au module optionnel sur la santé buccodentaire. Un total de 33 777 répondants, représentant une population pondérée de 23,9 millions de personnes, ont rempli le module. Le taux de réponse général à l'enquête était de 80,6 %.

Méthodologie : Cette analyse compare un éventail de mesures préventives et d'indicateurs de santé buccodentaire spécifiques en fonction du tabagisme. La mise au point d'un indicateur sommaire de douleur faciale et une analyse de régression logistique multiple ont permis de comparer la probabilité de douleur bucco-faciale chez les fumeurs, tout en vérifiant certaines variables démographiques et socioéconomiques. La sélection de variables du modèle logistique a été effectuée à partir de l'étude de la documentation et la disponibilité d'indicateurs de l'ESCC.

Résultats : Parmi les personnes âgées de 18 ans et plus, 24 % fumaient des cigarettes, 43 % étaient d'anciens fumeurs et 33 % n'avaient jamais fumé. La prévalence du tabagisme diminuait avec l'âge et était liée au revenu du foyer et au niveau d'éducation. Le taux de fumeurs dans les ménages à bas revenus était de 35 % alors qu'il était de 19 % dans les ménages à revenus élevés. La prévalence du tabagisme parmi les personnes sans diplôme d'études secondaires était de 38 % alors qu'il était de 19 % pour celles ayant un diplôme d'études collégiales ou un grade universitaire.

La prévalence de l'édentulisme était de 15 % parmi les fumeurs et de 7 % parmi les personnes n'ayant jamais fumé. Parmi la population dentée, il était moins probable que les fumeurs aient consulté un dentiste dans les 3 dernières années et ceux-ci étaient plus enclins à se plaindre d'une sensibilité dentaire, de maux de dents durant le mois précédent, de douleur dans la bouche ou le visage et de limitations sociales liées à leurs dents. L'analyse de l'âge, du sexe, des revenus du ménage et de la couverture dentaire selon un modèle logistique de régression multidimensionnel, fait ressortir que les fumeurs et les anciens fumeurs avaient plus de chances de se plaindre de douleur bucco-faciale que les personnes n'ayant jamais fumé.

Conclusion : Les résultats de cette enquête renforcent l'ensemble croissant de connaissances selon lesquelles le tabagisme est un facteur important de la maladie buccodentaire. L'arrêt du tabagisme ou le fait de ne pas commencer à fumer serait bénéfique à la santé buccodentaire. Ces résultats suggèrent que les dentistes peuvent jouer un rôle important au sein des programmes communautaires de santé publique de prévention et d'arrêt du tabagisme. Ces programmes incluent une composante éducative sur les effets néfastes du tabagisme sur la santé buccodentaire et indiquent différentes options adaptées aux patients pour cesser de fumer.

 


 
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