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L’usage des cyanoacrylates en thérapie parodontale 

Jim Grisdale, BA, DDS, Dip. Prosth., Dip. Perio., MRCD(C)

SOMMAIRE 

Le cyanoacrylate de n-butyle est un adhésif tissulaire efficace qui est hémostatique et bactériostatique. On peut l’utiliser à la place des points de suture traditionnels dans les interventions chirurgicales sur des tissus mous. Dans cet article, on présente deux cas illustrant l’usage de ce matériau, le premier lors d’une greffe de gencive marginale, le second après une biopsie.

Mots clés MeSH:cyanoacrylates/therapeutic use; periodontal dressings; tissue adhesives.

© J Can Dent Assoc 1998; 64:632-3
Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.

[ Introduction | Cas numéro un | Cas numéro deux | Acknowledgements

 

Introduction

Depuis le début des années 1960, des études approfondies ont été menées sur l’usage des cyanoacrylates en dentisterie. On a étudié l’usage de plusieurs formes de cyanoacrylates chez les humains. Les formes alpha et éthyle se sont révélées incompatibles avec les humains. Le cyanoacrylate de n-butyle suscite l’intérêt car il est biocompatible pour l’être humain. Ce matériau naturel est un adhésif tissulaire efficace qui possède des propriétés hémostatiques et bactériostatiques.

Le cyanoacrylate de n-butyle présente plusieurs avantages par comparaison aux matériaux utilisés pour les points de suture traditionnels dans les interventions chirurgicales sur des tissus mous : il permet de gagner du temps, a des propriétés hémostatiques et bactériostatiques et n’a pas à être enlevé au moment des visites de suivi post-opératoires. Les patients doivent porter des verres protecteurs au moment de l’application des cyanoacrylates puisque ces produits risquent de provoquer des lésions rétiniennes irréversibles.

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Cas numéro un

Dans mon cabinet, j’ai recours au cyanoacrylate pour faciliter les greffes de gencive marginale (Ill. 1(a)). Je prélève un morceau de tissu dans le palais du donneur après avoir préparé la zone réceptrice. J’applique ensuite un pansement de cyanoacrylate sur le site du prélèvement. Le produit agit comme une barrière protectrice pendant la période de cicatrisation; ses propriétés hémostatiques et bactériostatiques sont alors très utiles. (Ill. 1(b)).

Après avoir bien positionné le tissu prélevé sur la zone réceptrice, j’applique une pression avec les doigts pendant environ quatre minutes. À l’aide d’un instrument spécial, j’applique du cyanoacrylate tout autour de la jonction entre le greffon et la zone réceptrice afin d’aider à consolider la greffe (Ill. 1(c)). La couleur distincte de l’adhésif tissulaire facilite cette opération. Un applicateur adéquat permet de manipuler et de placer le matériau avec précision. On doit prendre soin de ne pas laisser le cyanoacrylate s’infiltrer entre le greffon et la zone réceptrice. On peut enlever les quantités excessives du matériau en tamponnant avec un bâtonnet ouaté. Une ou deux applications de cyanoacrylate devraient suffire pour assurer une bonne prise entre les tissus.

Le clinicien peut, à sa discrétion, choisir d’appliquer ou non un pansement parodontal sur la zone réceptrice. Il informe ensuite le patient des mesures post-opératoires à observer et fixe les rendez-vous pour assurer un bon suivi (Ill. 1(d)). Pour cette technique, le cyanoacrylate que je préfère est le Perlacryl (Blacklock Medical Products, Delta, C.-B.) en raison de sa teinte distincte, de sa malléabilité constante, de la facilité de son application et de sa fiabilité post-opératoire. Son coût est aussi relativement peu élevé.

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Cas numéro deux

Il peut arriver que le praticien ait à pratiquer des biopsies de tissus mous, afin de soumettre les échantillons prélevés à une analyse histologique pour des fins de diagnostic (Ill. 2(a)). Dans certains cas, il peut être très difficile, voire peu réaliste, de suturer la plaie au site du prélèvement. On peut aussi avoir de la difficulté à appliquer et à maintenir en place les pansements parodontaux. Il arrive aussi que les saignements soient difficiles à maîtriser. Après une biopsie de tissus mous, j’applique habituellement une fine couche de cyanoacrylate au site du prélèvement. Le matériau est efficace comme pansement chirurgical au début de la période de cicatrisation (Ill. 2(b)). On informe le patient des mesures post-opératoires à observer et fixe un rendez-vous pour le suivi (Ill. 2(c)).

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Acknowledgements

Le Dr Grisdale exerce en pratique privée et est associé au département de formation dentaire continue de l’Université de la Colombie-Britannique.

Adressez vos demandes de reproduction à: Dr Jim Grisdale, 805-805, West Broadway, Vancouver, C.-B., V5Z 1K1

L’auteur n’a aucun intérêt financier déclaré dans la ou les sociétés qui fabriquent les produits mentionnés dans cet article.

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Figure 1a
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Ill. 1a: Zone réceptrice du greffon avant lintervention.

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Figure 1b
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Ill. 1b: Site du prélèvement avec pansement de cyanoacrylate in situ.

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Figure 1c
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Ill. 1c: Maintien en place du greffon par le cyanoacrylate.

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Figure 1d
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Ill. 1d: Zone réceptrice cicatrisée.

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Figure 2a
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Ill. 2a: Site de la biopsie avant lintervention.

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Figure 2b
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Ill. 2b: Application du cyanoacrylate sur le site du prélèvement.

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Figure 2c
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Ill. 2c: Site du prélèvement cicatrisé au moment de la visite de suivi.

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