Volume 12 • 2025 • Numéro 6

Éthique et professionnalisme Je me souviens des résultats d’un sondage d’opinion publique d’il y a quelques années selon lesquels les Canadiens feraient autant confiance aux dentistes qu’aux mécaniciens automobiles. Mais ces résultats étaient plus nuancés; la plupart des gens avaient largement confiance en leur dentiste, mais moins envers la profession dans son ensemble. Cette nuance m’a fait réfléchir. Elle donne à penser que la plupart des dentistes exercent avec un haut niveau d’éthique et de professionnalisme. Mais dans un monde où les médias sociaux peuvent mettre l’accent sur toute maladresse éthique, les actions d’un seul dentiste peuvent nuire à l’image de toute la profession. L’éthique et le professionnalisme sont intimement liés, tout en étant différents. L’éthique renvoie aux principes moraux qui guident notre jugement, qui nous aident à déterminer ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Elle oriente nos choix, nos engagements, notre honnêteté, notre intégrité, et l’intérêt supérieur de nos patients. C’est la voix interne qui guide nos décisions, même quand personne ne nous observe. L’éthique dépasse le simple fait de suivre les règles. Il s’agit de défendre l’esprit de la profession, ce qui en fait une discipline de la santé et non une activité commerciale. En revanche, le professionnalisme met en pratique ces principes éthiques. Il s’agit de notre manière d’exprimer nos valeurs par nos comportements et notre façon de communiquer, de respecter l’autre, de maintenir nos compétences et de préserver la réputation de la profession. Le professionnalisme se voit, ce qui est rarement le cas de l’éthique. L’un est le fondement moral, l’autre son expression concrète. Les principes éthiques de l’ADC définissent les valeurs fondamentales qui façonnent les responsabilités morales et professionnelles des dentistes – envers les patients, la société et la profession. Ces valeurs constituent une base pour les personnes entrant dans la profession et une boussole pour celles qui en font déjà partie. Elles font que l’autorégulation et le statut de profession des dentistes sont acquis grâce à l’application consciencieuse des connaissances, des compétences et du sens de l’intégrité. La confiance est la pierre angulaire de la relation entre le dentiste et son patient, une relation fondée sur l’honnêteté, la compétence, l’équité et la responsabilité. Faire de la santé l’objectif premier de l’exercice dentaire est aussi important; cela se traduit par le respect de l’autonomie du patient, le devoir inébranlable de soigner tous les membres de la société sans préjugés, et un engagement proactif en faveur de la prévention et de la promotion de la santé dans des contextes sociaux élargis. Notre façon de traiter notre entourage atteste de notre professionnalisme. Les patients ne savent peut-être pas si la restauration que nous venons de faire est parfaite, mais ils savent si nous les traitons avec honnêteté et respect. Et notre propre personnel remarque plus de choses que nous ne le pensons. Ils et elles le sentiraient si un cabinet venait à franchir une limite éthique. Nous devons cultiver des lieux de travail qui favorisent la rétroaction et la responsabilisation. Même le dentiste le plus aguerri tire profit des voix qui peuvent dire avec confiance : « Cela ne me semble pas correct. » Notre culture professionnelle compte. Une solide culture de responsabilisation favorise le respect de normes éthiques élevées. Nous ne pouvons pas contrôler les mauvais choix d’un dentiste qui nous donnent à tous une mauvaise image, mais nous pouvons contrôler la façon dont nous exerçons la médecine dentaire, dont nous traitons nos équipes et dont nous représentons notre profession. Nous devons nous rappeler qu’une profession éthique est un privilège et une obligation que nous construisons, un choix à la fois, un patient à la fois, un jour à la fois. Mot du président Dr Bruce Ward president@cda-adc.ca Numéro 6 | 2025| L’ADC sur le terrain 7

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