Volume 12 • 2025 • Numéro 6

l’un de ses partenaires, spécialiste de l’analyse du microbiome, lui a offert des échantillons buccaux «en prime», elle y a vu une occasion à saisir. Elle s’est alors lancée dans une nouvelle façon d’évaluer la santé buccodentaire, en adaptant une enquête de l’Organisation mondiale de la santé pour créer un outil capable de recueillir des données sur l’état dentaire des patients, leurs antécédents médicaux, leurs habitudes d’hygiène buccale, leur alimentation et leurs enjeux psychosociaux. parfaitement avec le reste de l’enquête», explique-t-elle. «Cela nous a donné confiance dans la capacité de cet outil à refléter la réalité. » L’une des conclusions les plus évidentes était le lien entre la santé buccodentaire et la migraine. «Une mauvaise santé buccodentaire signifiait que les femmes étaient plus susceptibles de souffrir de migraine et d’entrer dans les catégories de migraine fréquente ou chronique», explique la Dre Erdrich. Dans la cohorte, les femmes atteintes de fibromyalgie avaient également une santé buccodentaire généralement plus mauvaise (et étaient plus nombreuses à souffrir de migraine) que celles qui n’étaient pas atteintes de cette maladie. Les résultats relatifs au microbiome buccal ont apporté un nouvel éclairage. Lorsque l’équipe de la Dre Erdrich a examiné les échantillons, elle a constaté que certaines espèces bactériennes correspondaient systématiquement à certains scores de douleur, même après avoir appliqué des corrections statistiques rigoureuses pour éliminer les résultats erronés. Chez les femmes déclarant des niveaux de douleur corporelle plus élevés, plusieurs organismes se sont distingués. Il s’agissait notamment de Parvimonas micra, Solobacterium moorei, une bactérie productrice de sulfure d’hydrogène longtemps associée à l’halitose, Dialister pneumosintes et Fusobacterium nucleatum, un agent pathogène déjà bien connu pour son rôle dans les maladies parodontales. Chacune de ces bactéries est réputée pour se développer dans des environnements pauvres en oxygène, tels que sous la gencive, exactement le type de conditions créées par des tissus enflammés ou mal entretenus. Ces associations sont devenues encore plus intrigantes lorsque l’équipe s’est penchée sur les données relatives à la migraine. Dans ce cas, les espèces de Mycoplasma sont apparues comme étant fortement liées à la douleur migraineuse. «La composante santé buccodentaire ne faisait pas partie de l’hypothèse de recherche initiale, a-t-elle déclaré. Mais une fois que nous avons eu ces données, nous avons commencé à voir des liens intéressants entre la santé buccodentaire, le microbiome buccal et la douleur.» Les recherches de la Dre Erdrich ont suivi 168 femmes, dont les deux tiers souffraient de fibromyalgie et certaines femmes des groupes témoin et expérimental souffraient de migraine. Les participantes ont répondu à des mesures validées de la douleur et des maux de tête, ainsi qu’à une enquête sur la santé buccodentaire. Parmi d’autres questions, elle a également utilisé deux questions validées : évaluez la santé de vos dents et évaluez la santé de vos gencives. «Ces questions s’alignaient L’une des conclusions les plus évidentes était le lien entre la santé buccodentaire et la migraine. Une mauvaise santé buccodentaire signifiait que les femmes étaient plus susceptibles de souffrir de migraine et d’entrer dans les catégories de migraine fréquente ou chronique. 27 Numéro 6 | 2025 | Point de mire

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