Volume 12 • 2025 • Numéro 6

Adopter le modèle Montréal-Toulouse Face à des défis croissants – accès aux soins, inégalités sociales, isolement professionnel, pressions économiques –, une question fondamentale se pose à la profession dentaire : comment exercer sans renoncer à l’excellence clinique et technique, tout en donnant un sens à notre travail? Cette question est au cœur du modèle Montréal-Toulouse, développé par le Dr Christophe Bedos et son équipe à l’Université McGill et à l’Université de Toulouse en France. Proposant l’adoption d’une approche biopsychosociale des soins, ce modèle encourage à repenser le rôle du dentiste, non seulement en tant que clinicien, mais aussi en tant que défenseur de la santé publique, partenaire communautaire et professionnel engagé socialement. Une profession façonnée par le modèle biomédical Parmi les professions de la santé, la médecine dentaire conserve une identité forte axée sur la précision, la technique et la restauration. Cet ancrage dans le modèle biomédical a formé des générations de professionnels dentaires compétents et experts, mais les a parfois éloignés des dimensions sociales et humaines de leurs patients. Selon le Dr Bedos, professeur à l’Université McGill et codirecteur du Réseau québécois de recherche intersectorielle en santé buccodentaire et osseuse durable (RSBO), cette dépendance à la technicité est structurelle. «La médecine dentaire a une forte culture biomédicale, car elle est probablement l’une des dernières professions de santé à avoir mis en place des soins centrés sur la personne», expliquet-il. «La nature chirurgicale de la pratique dentaire génère une 18 | 2025 | Numéro 6

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