Toute l’importance des relations En avril, quand j’ai pris ma retraite après 49 ans comme dentiste, j’étais partagé. Je savais que le moment était venu, mais je craignais que mes patients et mon personnel me manquent. Je suivais certaines familles depuis quatre générations. À l’approche de mon dernier jour, j’ai pris conscience que je n’allais plus les voir régulièrement. Dans mon équipe il y avait notamment Kim, ma réceptionniste, et Debbie, mon assistante dentaire. J’ai travaillé avec elles presque toute ma carrière. Elles ont rendu mes journées de travail fluides, efficaces et agréables pendant près de 45 ans. Plus que des collègues, elles sont devenues de bonnes amies. Et ce n’est pas parce que je suis à la retraite que je vais les perdre de vue; en fait, nous avons tous soupé ensemble le mois dernier. Il y a une logique à travailler étroitement avec des gens pendant une longue période. Vous apprenez à tellement bien les connaître que vous finissez par fonctionner en harmonie. Vous faites confiance à leurs connaissances, à leurs compétences techniques et à leur instinct. Non seulement vous connaissez leur caractère, mais vous vous souciez aussi de leur bien-être. Les relations de travail sont importantes. Les gens que vous côtoyez tous les jours au bureau ont une influence considérable sur la qualité de votre carrière et de votre vie. Les efforts que j’ai mis pour établir des relations solides avec mon personnel ont aussi contribué à la grande qualité des soins que nous avons prodigués. Selon une enquête nationale de 2018 de l’Association canadienne des assistants(es) dentaires, de l’Association canadienne des hygiénistes dentaires et de l’ADC, un milieu de travail désagréable est l’une des principales raisons pour lesquelles le personnel quitte un cabinet dentaire. J’ai toujours essayé que mon cabinet, à Coquitlam en ColombieBritannique, soit un lieu de travail plaisant. Notre groupe de 26 membres du personnel faisait des exercices de communication. Chaque semaine nous avions des réunions du personnel et parlions de tout conflit interpersonnel qui surgissait afin de trouver des solutions ensemble. Je m’efforçais toujours d’écouter et de comprendre le point de vue des autres membres du personnel. Au fil des ans, j’ai appris que, pour gagner la confiance d’un membre du personnel, celuici devait comprendre que j’allais le soutenir même s’il faisait une erreur. Nous sommes tous humains – même moi – et nous ne sommes pas toujours parfaits. Mais le fait d’aider une personne à résoudre une situation de manière éthique et d’améliorer les méthodes de fonctionnement du bureau pour que les erreurs puissent être évitées permet à nos collègues d’évoluer tout en respectant notre nature humaine. Je crois qu’il incombe aux dentistes d’instaurer une culture du respect et un milieu où il fait bon travailler. Cela profite autant au personnel qu’aux patients. Ces derniers aimaient revoir le visage familier du personnel de longue date chaque fois qu’ils entraient dans mon cabinet. Pour eux, un cabinet dentaire suscite souvent bien des émotions. Ils y viennent parfois parce qu’ils ont de la douleur et ils sont souvent nerveux ou inquiets. Comme ils doivent se sentir mieux si la personne qui s’occupe d’eux travaille dans l’harmonie. Or, ce n’est pas la faculté de médecine dentaire qui enseigne comment gérer du personnel et créer une culture de travail. Ce sont des compétences à acquérir soi-même, au fil du temps. Si j’ai appris une chose au cours de ma carrière, c’est que les relations ont de l’importance et qu’il est capital de les entretenir et de les soigner. Après mon dernier jour de travail en avril, la nouvelle propriétaire du cabinet m’a demandé si je pouvais remplacer un dentiste en congé. Je suis sincèrement content de pouvoir retourner de temps à autre, parce que je pourrai revoir des amis, des patients et des collègues que j’ai eu le privilège de côtoyer pendant si longtemps. Mot du président Dr Bruce Ward president@cda-adc.ca Numéro 3 | 2025| L’ADC sur le terrain 7
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