Ces affections soulignent l’interrelation de la santé dentaire et de la santé des sinus et font ressortir l’importance pour les professionnels dentaires de faire preuve de vigilance. Reconnaître les symptômes pour un diagnostic poussé Les symptômes de la SMOD se confondent souvent avec ceux de la sinusite non odontogène, ce qui peut compliquer le diagnostic. Les patients signalent généralement une douleur faciale unilatérale, une congestion nasale et un écoulement postnasal. La SMOD se distingue par sa résistance aux traitements médicaux conventionnels, comme les antibiotiques, les corticostéroïdes nasaux ou la chirurgie des sinus. Les signes les plus révélateurs d’une origine odontogène sont ceux d’une odeur nasale nauséabonde ou d’un goût désagréable. D’autres symptômes comprennent une sensibilité faciale, en particulier dans la région infra-orbitaire, et une mauvaise haleine tenace. Certains patients disent ressentir vaguement que leur sinus est «plein», sans pour autant souffrir d’une douleur dentaire importante, d’où la nécessité pour les dentistes de maintenir un degré de suspicion élevé lors de l’évaluation de douleurs liées aux sinus. Les évaluations dentaires comprennent généralement des radiographies 2D traditionnelles, telles que des radiographies périapicales et panoramiques, mais elles sont souvent insuffisantes pour diagnostiquer une SMOD. Des études montrent que ces modalités d’imagerie permettent seulement de détecter un faible pourcentage des lésions dentaires liées aux sinus4. L’imagerie par tomographie volumétrique à faisceau conique (TVFC), en revanche, offre la résolution requise pour repérer les fines lésions et leur relation avec le sinus. La TVFC permet de visualiser les lésions périapicales, l’épaississement de la muqueuse sinusienne et les perturbations de la membrane de Schneider. Ces images aident les professionnels dentaires à poser des diagnostics précis et à déterminer des plans de traitement ciblés. L’utilisation de la TVFC est désormais considérée comme la référence en matière de diagnostic de la SMOD. Exemple Des cas cliniques illustrent l’incidence de la reconnaissance et du traitement précoces d’une SMOD. Dans un cas, la TVFC d’une patiente d’âge moyen ayant des antécédents récurrents d’infections sinusiennes et d’écoulement postnasal a révélé une molaire maxillaire nécrosée avec une lésion périapicale s’étendant dans le sinus. Le retraitement du canal radiculaire a permis de traiter à la fois l’infection dentaire et les symptômes sinusiens, ce qui a apporté le soulagement tant attendu. Dans l’autre exemple, un jeune patient avait une opacification complète du sinus maxillaire gauche. La TVFC a identifié une lésion périapicale associée à une molaire. Le traitement endodontique a permis d’éliminer l’infection, ce qui a considérablement soulagé l’obstruction nasale et la pression faciale ressenties par le patient. (Voir les photos 1-6.) Ces exemples mettent en évidence l’importance d’un diagnostic poussé et d’une compréhension approfondie de la SMOD pour obtenir des résultats positifs. Stratégies de traitement et prévention Pour traiter une SMOD, il faut s’occuper de l’infection dentaire sous-jacente tout en envisageant la nécessité éventuelle d’un traitement médical ou chirurgical d’appoint. Le traitement ou retraitement radiculaire est souvent la première ligne de défense, en particulier si les canaux accessoires n’ont pas été traités. Un débridement minutieux et le scellement de tous les canaux sont essentiels pour éliminer l’infection. Lorsque la dent affectée n’est pas restaurable, une extraction s’impose. En cas de facteurs iatrogènes, comme l’extrusion de matériaux dentaires dans le sinus, il peut falloir une intervention chirurgicale pour restaurer la santé du sinus. Pour les cas qui durent depuis longtemps, il faut absolument collaborer avec un ORL. Un antibiotique et un corticostéroïde Photo 1 : Radiographie préopératoire, octobre 2023 Photo 2 : Opacification complète du sinus maxillaire gauche, octobre 2023 Photo 3 : Ostéopériostite périapicale ou lésion en « halo » entourant les racines buccales de la dent 26 27 Numéro 3 | 2025 | Pratico-pratique
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