Souvent, les patients ressentant une inflammation persistante des sinus, une pression faciale ou des odeurs nasales inexpliquées consultent leur médecin traitant ou un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Toutefois, ces symptômes peuvent parfois avoir une origine inattendue : une infection dentaire. Appelée sinusite maxillaire d’origine dentaire (SMOD), cette affection met en évidence la relation anatomique étroite entre les molaires supérieures et le sinus maxillaire. Malgré sa prévalence, la SMOD échappe souvent au diagnostic, ce qui fait ressortir le rôle essentiel des professionnels dentaires dans la reconnaissance et le traitement de cette inflammation. En comprenant les causes sous-jacentes, les symptômes et les outils de diagnostic de la SMOD, les dentistes généralistes et les endodontistes peuvent traiter cette affection de manière efficace, ce qui garantit aux patients des soins complets et un soulagement durable. Sinusite maxillaire d’origine dentaire : diagnostic et traitement Dre Mary Dabuleanu Endodontiste à North York en Ontario. Bases anatomiques et causes dentaires courantes de la SMOD Le sinus maxillaire, l’un des quatre sinus paranasaux, joue un rôle essentiel pour humidifier et filtrer l’air inhalé1. Son emplacement, tout juste au-dessus du maxillaire postérieur, le place à proximité de la racine des molaires et prémolaires maxillaires. Dans bien des cas, une mince couche osseuse, voire aucune couche, sépare ces racines du plancher sinusien2. Cette connexion anatomique s’accentue avec l’âge, vu que la pneumatisation du sinus et la perte d’os alvéolaire réduisent encore la barrière. Les infections dentaires peuvent se propager aux sinus par extension directe ou par les voies vasculaires et lymphatiques partagées3. Une fois le sinus infecté, il peut se produire une inflammation de la membrane de Schneider et une obstruction des voies de drainage du sinus, ce qui entraîne des symptômes imitant ceux de la sinusite primaire. L’apparition d’une SMOD peut être signe de plusieurs affections dentaires. La parodontite apicale est une cause fréquente, en particulier lorsque la nécrose pulpaire non traitée ou mal traitée entraîne des lésions périapicales. Les maladies parodontales sont un autre facteur contributif, car une perte osseuse importante offre une voie directe pour la migration des bactéries dentaires vers les sinus. L’échec d’un traitement de canal, surtout si des canaux accessoires des molaires maxillaires – comme le second canal mésiobuccal (MB2) – ne sont pas traités, est aussi souvent en cause. De surcroît, des facteurs iatrogènes, tels que l’extrusion de matériaux dentaires pendant le traitement radiculaire ou l’installation d’un implant dans le sinus, peuvent entraîner une inflammation. Les infections dentaires peuvent se propager aux sinus par extension directe ou par les voies vasculaires et lymphatiques partagées. 26 | 2025 | Numéro 3
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