Volume 10 • 2023 • Numéro 4

de vapotage de chacun est différent : certains vapotent toute la journée, tandis que d’autres ne vapotent qu’à l’occasion.» La revue systématique a porté sur 99 études, soit 8 essais contrôlés randomisés, 11 études quasi expérimentales, 46 études corrélationnelles ou descriptives, 15 études de cas et 19 études in vitro. «Malheureusement, nous avons constaté que la plupart des études étaient fondées sur des données dont la solidité était faible à modérée pour évaluer l’incidence sur la santé buccodentaire, se désole la DreYang. Nous avons malgré tout relevé quelques tendances qui pourraient aider à orienter les prochaines recherches.» La principale conclusion de la revue indique que les effets du vapotage sur la santé buccodentaire semblent moins nocifs que le tabagisme traditionnel (dont les séquelles sur la santé buccodentaire sont bien connues), mais plus que le fait de ne pas fumer du tout. «Les effets du vapotage semblent se situer quelque part entre les deux. Des données suggèrent malgré cela que le vapotage est associé à des maladies parodontales, à des dommages cellulaires et à des changements du microbiome buccal», ajoute la DreYang. Des études toxicologiques ont relevé des composants dans les liquides de vapotage qui ont une incidence négative sur la santé humaine, notamment la nicotine, le diacétyle, les particules ultrafines, les composés organiques volatils comme le benzène et les métaux lourds comme le nickel, l’étain et le plomb. Les constatations de l’étude de la Dre Yang suggèrent que le vapotage peut avoir des conséquences sur les dents : les composants des arômes des liquides à vapoter pourraient jouer un rôle dans la déminéralisation de l’émail et favoriser la croissance des bactéries cariogènes. «Les arômes sucrés et fruités semblent avoir des conséquences plus importantes sur la santé buccodentaire, remarque la Dre Yang. Et ces arômes ont tendance à être plus populaires chez les jeunes.» La Dre Yang explique que bon nombre des études incluses dans la revue avaient pour but de déterminer si le vapotage avait des effets globaux sur la santé qui étaient meilleurs que ceux de la cigarette traditionnelle, et elles ont seulement amassé des données sur la santé buccodentaire accessoirement. «Il a été difficile de distinguer le vapotage des autres variables confondantes qui influencent la santé buccodentaire, telles que l’âge, l’état de santé général et le tabagisme traditionnel, confie la DreYang. Au cours des prochaines années, je prévois que des études mieux conçues et de plus grandes envergures nous donneront une idée plus claire des effets du vapotage sur nos bouches et nos dents. » Référence 1. Yang I, Sandeep S, Rodriguez J. The oral health impact of electronic cigarette use: a systematic review. Crit Rev Toxicol. 2020 Feb;50(2):97-127. Principaux constats de la revue systématique L’exposition à la cigarette électronique augmente le risque de détérioration de la santé parodontale, dentaire et gingivale, ainsi que la modification du microbiome buccal. La majorité des symptômes buccaux et pharyngés ressentis par les vapoteurs étaient relativement mineurs et temporaires, et certains éléments indiquent que les fumeurs traditionnels qui sont passés à la cigarette électronique ont vu une atténuation de ces symptômes. Il est question dans les études de cas d’explosions de cigarette électronique qui ont causé d’importantes lésions dentaires. Les composants de la vapeur d’une cigarette électronique ont des propriétés cytotoxiques, génotoxiques et cancérigènes connues. 31 Numéro 4 | 2023 | Pratico-pratique

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=