Volume 9 • 2022 • Numéro 6

Des facultés de médecine dentaire solides, une profession résiliente Depuis mon arrivée à la présidence de l’ADC, en avril, l’annonce d’un investissement fédéral accru dans les soins dentaires a mobilisé la majeure partie de mes efforts avec le conseil d’administration. À l’instar de bien des personnes de notre profession, nous nous sommes penchés sur d’importantes questions au sujet de l’avenir de la profession dentaire. Comment notre système de santé buccodentaire peut-il mieux prendre en charge les personnes négligées au pays? Comment le travail de dentiste évoluera-t-il à la suite de l’investissement fédéral, mais aussi des changements sociaux, technologiques et économiques de notre pays. Dans des moments comme ceux-ci, je pense souvent à ces paroles attribuées à Darwin : «Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent lemieux aux changements.»Depuis toujours, les dentistes arrivent à se transformer et à élargir leurs connaissances et leurs traitements au fil de l’évolution de la science et de la technologie et des besoins des patients. Je crois que notre capacité d’adaptation trouve ses racines dans notre formation universitaire, notre esprit critique et notre scepticisme scientifique. Nos facultés de médecine dentaire sont des incubateurs de dentistes et de chirurgiens-dentistes d’avenir et elles développent de nouvelles idées fondées sur la recherche de pointe. La recherche universitaire génère les données scientifiques qui nous aident à décider quels matériaux ont les propriétés dont nous avons besoin et à formuler des recommandations de traitement à nos patients qui sont objectives. Plus de 90 % de la recherche en santé buccodentaire, au cœur des connaissances cliniques sur lesquelles repose notre profession, se déroule dans nos facultés de médecine dentaire. Les universités créent de nouvelles thérapies géniques, des biomatériaux, des cultures cellulaires et des tissus qui finissent par faire partie du quotidien des cabinets dentaires. Une profession dentaire solide nécessite des facultés de médecine dentaire solides. Nos 10 facultés forgent des modèles de formation, améliorent leurs installations et repensent l’expérience étudiante, tout en devant composer avec d’importantes difficultés de financement et de dotation en personnel [voir page 22]. J’en ai été personnellement témoin à l’Université de Toronto, où j’ai le privilège de faire de la formation clinique depuis 1990. Le nouveau financement fédéral pour les soins dentaires exigera que les diplômés soient bien formés et qu’ils aient confiance en eux pour s’occuper d’une diversité élargie de patients et de besoins. Le Groupe de travail de l’ADC sur l’avenir de la profession a recommandé de prolonger la formation dentaire en y ajoutant une année de résidence au cours de laquelle les nouveaux diplômés travailleraient dans divers milieux, ce qui pourrait renforcer leur confiance et compétences cliniques et les exposer à différents modèles de prestation de soins. Aussi, cette première année de résidence pourrait accroître la capacité des services dentaires universitaires à assurer des soins aux personnes négligées que les nouveaux fonds fédéraux permettront d’atteindre. Nous avons l’occasion de nous demander à quoi ressemblera l’avenir de notre profession et quelle forme prendra un système optimal de soins buccodentaires pour tous. Le moment est tout indiqué de soutenir nos facultés demédecine dentaire pour qu’elles puissent poursuivre leur travail exceptionnel d’éducation envers la prochaine génération de chercheurs et de formateurs en médecine dentaire ainsi que de dentistes de première ligne qui sont capables d’interagir en toute connaissance de cause et aisément avec le réseau médical tout en fournissant d’excellents soins aux patients. Nos universités ont besoin de notre soutien, et nous pouvons leur offrir en nous engageant dans une association d’anciens, en agissant comme mentor, en faisant un don ou en enseignant. Nous devons beaucoup à nos alma mater; de fait, je crois que le respect voué à notre profession dépend d’elles. Mot de la présidente Dre Lynn Tomkins president@cda-adc.ca 7 Numéro 6 | 2022 | L’ADC sur le terrain

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