Volume 9 • 2022 • Numéro 6

facial. De même, l’aiguille utilisée pour une anesthésie locale peut entraîner des lésions aux vaisseaux sanguins autour de l’épineurium du nerf facial, provoquant une hémorragie, une fibrose ou une compression conséquente du nerf. L’anesthésie du nerf alvéolaire inférieur peut causer une lésion du nerf facial à cause d’un traumatisme provoqué directement par l’aiguille et de l’infiltration de l’anesthésique dans les branches périphériques du nerf facial. Une mauvaise technique d’anesthésie du nerf alvéolaire inférieur (insertion trop postérieure de l’aiguille) et la variabilité anatomique de ce nerf ont déjà été associées à une apparition soudaine de la PB. Quant à la PB d’apparition progressive, elle survient quelques jours après une intervention dentaire et régresse plus lentement. Les pistes étiologiques de la réactivation virale, de l’ischémie et de l’inflammation ont toutes été explorées pour expliquer cette catégorie de PB. Le stress et un traumatisme local subi lors d’une intervention dentaire peuvent entraîner une réactivation virale, en particulier chez une personne ayant des antécédents d’infection par le HSV. Un étirement excessif du nerf facial peut également provoquer une lésion directe du nerf ou une ischémie. Enfin, une injection intravasculaire d’un anesthésique local peut causer un flux rétrograde du produit anesthésiant, qui se propage alors distalement et entraîne une paralysie du nerf facial. Parmi les autres cas de PB liés à des soins dentaires mentionnés dans la littérature, il y a l’infection aiguë d’une dent entraînant une inflammation et une compression du nerf facial, une neuropraxie causée par un abcès ou une cellulite, et une chirurgie orthognathique. La PB affecte considérablement l’hygiène buccale en raison du manque d’autonettoyage associé à la fonction de l’orbicularis oris. Ce phénomène entraîne une augmentation des particules alimentaires dans la cavité vestibulaire, ce qui favorise les maladies parodontales et les caries dentaires. Un examen dentaire régulier s’impose pour ces patients afin de préserver leur santé buccodentaire. De plus, les patients édentés présentent des morsures dans les joues, une déviation de la mandibule vers le côté non touché et des difficultés à prononcer divers sons, y compris les consonnes labiodentales, bilabiales et fricatives. Conclusion Les professionnels des soins de santé doivent savoir reconnaître la PB, la diagnostiquer hâtivement et la distinguer d’autres affections sous-jacentes. Même si dans la plupart des cas cette pathologie se résoudra spontanément, un diagnostic hâtif et une prise en charge rapide contribuent à un pronostic favorable. Chez un petit sous-groupe de patients, des complications permanentes peuvent survenir, ce qui nécessite une approche multidisciplinaire faisant appel à des neurologistes, des ophtalmologistes et des médecins. Ainsi, il est crucial pour les dentistes de comprendre l’étiologie, les signes et les symptômes de la maladie ainsi que de savoir prendre en charge les patients atteints. Illustration 1. Paralysie faciale aiguë unilatérale. Le Dr Danesh est résident en parodontie à l’Université Nova Southeastern. Il a obtenu son DDS à l’Université de Toronto. Le Dr Ouanounou est professeur associé au département des sciences cliniques (pharmacologie et dentisterie préventive) de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto. Il est l’auteur-ressource de l’article original, qui comprend la liste complète des références, disponible à l’adresse suivante : jcda.ca/m8. 34 | 2022 | Numéro 6 Pratico-pratique

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