Volume 8 • 2021 • Numéro 1

La science aidera la société à vieillir en santé. Nous devons toutefois nous assurer de la mettre systématiquement en application dans nos cabinets. La maladie parodontale touche plus de la moitié des aînés Nouvelle représentation infographique des maladies chroniques et des facteurs de risque associés En2020, l’Agencede lasantépubliqueduCanadaapréparéunereprésentation infographique des maladies chroniques prévalentes chez les aînés au pays (voir ci-contre). Ce document montre que la maladie parodontale arrive au deuxième rang des troubles chroniques chez les personnes de 65 ans et plus, et qu’elle touche 52 % de ce segment de la population. C ollaboratrice à la création de l’infographie, Lisette Dufour, agente principale de la santé buccodentaire au Bureau du dentiste en chef du Canada (BDCC), fait valoir que la maladie parodontale est associée à bien des maladies courantes. « Des données solides montrent qu’elle est liée à des maladies cardiovasculaires et respiratoires et qu’elle entretient une relation bidirectionnelle avec le diabète », explique Mme Dufour. Cette dernière ajoute que de nouvelles données montrent un lien entre la maladie parodontale et d’autres maladies systémiques, tels l’arthrite rhumatoïde, l’insuffisance rénale chronique, les cancers et les dysfonctionnements cognitifs. Quel est l’intérêt pour les dentistes? «Nous devons comprendre ces connaissances et les mettre en application quand nous recevons des aînés en cabinet, dit-elle. À titre d’hygiéniste dentaire, je crois que le vieillissement de la population doit nous pousser non seulement à être à l’affût des données pertinentes pour notre exercice, mais aussi à les mettre en pratique. » En termes concrets, il serait par exemple possible de prendre la tension artérielle du patient au moment de recueillir l’anamnèse. « Cette pratique exemplaire servirait à dépister l’hypertension, ce qui pourrait indiquer d’autres ennuis de santé graves », précise Mme Dufour. Selon elle, la forte prévalence de la maladie parodontale pourrait s’expliquer par divers facteurs. La prévalence augmente avec l’âge et, en contrepoids, l’accès à un régime d’assurance dentaire diminue avec l’âge. « Ces deux facteurs combinés ainsi que d’autres facteurs de risque, tels le diabète sucré, le tabagisme, une mauvaise hygiène buccodentaire et la prise de médicaments réduisant le flux salivaire, peuvent contribuer à la maladie parodontale », ajoute-t-elle. Les données de l’infographie sont tirées du cycle 1 (2007- 2009) de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS). « Le prochain cycle produira d’autres données sur la santé buccodentaire et donnera un portrait plus défini de l’état de santé buccodentaire actuel de la population », explique Mme Dufour. Le prochain cycle inclura des participants âgés de 1 à 79 ans. Le BDCC cherche du financement pour inclure le groupe des 80 ans et plus ainsi que pour faire des prélèvements en vue d’analyser le microbiome buccal, le génotype et les principaux agents chimiques. « Cette information apportera un éclairage élargi sur la santé buccodentaire d’une tranche d’âge étendue de la population canadienne, souligne Mme Dufour. Elle nous aidera aussi à bien faire le lien entre la santé buccodentaire et la santé générale ainsi qu’à cerner des facteurs susceptibles de contribuer aux ennuis de santé buccodentaire sous-jacents. » « Je crois fermement que la science aidera la société à vieillir en santé, dit-elle. Nous devons toutefois nous assurer de la mettre systématiquement en application dans nos cabinets. » L’infographie se trouve à : canada.ca/fr/services/sante/publications/maladies-et- affections/prevalence-maladies-chroniques-facteurs- risque-canadiens-ages-65-ans-plus.html Lisette Dufour, H.D.A. L’ observatoire 15 Numéro 1 | 2021 |

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