L'essentiel de l'ADC 2016 • Volume 3 • Numéro 2 - page 30

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Volume3Numéro2
P
oint demire
malheureusementpasdechiffres sur les tatouages).Quand les
données sont ainsi présentées, plusieursconclusions importantes
s’imposent. Premièrement, lesdépensespour les soinsdentaires
ontdiminuédurant la récession, à l’instardebiend’autres
dépenses. Cetteconclusioncorroboreuneautre recherche
1
montrantque lesdépensesdentairesauxÉtats-Unis sont restées
inchangéesdurant la récessionet avaient en fait commencé
àdiminuer audébutdesannées2000.Deuxièmement, les
dépensesqui n’avaientpasdiminuédurant la récessionavaient
toutdemêmeconnuun recul importantde leur tauxde
croissance. Troisièmement, lesdépensesdesménagesaprès la
récession secontractentdans seulement troiscas– les services
juridiques, lecaféet le thé, et les soinsdentaires– tandis
qu’ailleursellescontinuent àconnaîtreunecroissance.
Certaines augmentationsdesdépenses après la récession sont
fulgurantes. Par exemple, lesdépensespour les cellulaireset les
voyages à forfait croissentd’environ10%par an. Lesdépenses
pour l’alcool augmententde5%par an, après avoir fléchi
pendant la récession. En revanche, lesdépensespour les soins
dentaires continuent àdiminuer. D’autresdonnéesmontrent
que,mêmecinqans après lafinde laGrandeRécession,
l’économiedentairene s’en remetpaset lesdépensesdentaires
stagnent encore
1
.Onpeutdoncconclurequebiendesdépenses
desménages reprennent leurs cours,maispas cellespour les
avocats, les lattéset lesdentistes.
Pour interpréter cesdonnées, deuxquestionsmeviennent à
l’esprit. Premièrement, peut-onvoirdes incidencesde reprise
de l’économiedentaireou s’agit-il d’unenouvellenormede
dépenses stagnantesoudécroissantes? L’amorced’unegrande
périodede transitionenmédecinedentaire faitqu’il estdifficile
de répondreàcettequestion. D’unepart, de récentes analyses
–10%
–5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Services juridiques
Caféet thé
Soinsdentaires
Soinsde santé
Servicesd’éducation
Câbleet télévision
par satellite
Boissonsgazeuses
Boissonsalcooliques
Hôtelsetmotels
Servicesde
téléphoniecellulaire
Voyagesà forfait
Avant la récession (1995-2007)
Durant la récession (2007-2009)
Après la récession (2009-2011)
Dépensespour
lesquelles
iln’yapas
de reprise
Dépensespour
lesquelles
il ya
une reprise
VARIATIONANNUELLE (%)
Figure1 :
Tauxdecroissanceannuel dedépensesdesménages indexées
sur l’inflation, pendant troispériodesdistinctes.
Source : Bureaude l’analyse
économiquedesÉtats-Unis
5
montrentque lesdépensesdentairesne reviendront
pas à leur tauxdecroissance leplusélevé
6
si la
tendance semaintient. D’autrepart, leAffordable
CareActprévoit l’élargissementde lacouverture
pour les soinsdentairesdansbiendesÉtats, cequi
feravraisemblablement augmenter lademande.
Vuquecet élargissementpassera toutefois surtout
par leprogrammeMedicaid
7
,il estdifficiled’en
prévoir l’effetnet sur lesdépenseset sur lademande
de soinsdentaires. Le recours aux soinsdentaires
chez les adultes ayantun revenumoyenouélevé
–principalmoteurdesdépensesdentaires–est
enpertedevitessecontinuedepuis ledébutdes
années2000etnemontrepasde signesde reprise
2
.
Deuxièmement, etpeut-être surtout, il faut se
demanderpourquoi lesménagesdépensent
davantagepour les cellulaireset les vacancesque
les soinsdentaires. Il yaévidemmentune foulede
raisons. Lesbesoinsdentairespourraientdiminuer
vu l’améliorationde la santébuccodentaire.
L’impressiondenepas avoirbesoinde soins
dentairesest laprincipale raisonpour laquelle les
adultes à revenuélevén’auraientpas l’intentionde
consulter undentistedans les12prochainsmois
4
.
Différentes stratégiesde soinspréventifspourraient voir le jour
et faireen sortequ’il n’estpasnécessairedevoir undentiste
deux foispar année
8
.
Lavaleur subjectivedessoinsdentairespourraitêtreen train
dechangerdans lapopulationadulte,mais il fautapprofondir
la recherchepourvoirvraimentcequi sepassechez les
consommateurs. La recherchequantitativeetqualitativemontre
que les jeunesadultes,parexemple, veulentuneassurance
dentaire
9
,maisqu’ilssont soucieuxdescoûtsetbeaucoupmoins
prêtsàpayeruneprimesupérieurepouruneassuranceplus
exhaustiveetunaccèsàuneplusgrandegammedesoinsque
leursaînés
10
. Engénéral, lesconsommateursde tout lesystèmede
santésesoucientdeplusenplusdescoûtsetveulentenavoirpour
leurargent, surtout les jeunesadulteset lesadultesà faible revenu.
C. EverettKoop, ancienmédecin-chefdesÉtats-Unis, adit cette
phrasecélèbre : « Il est impossibled’êtreen santé sansunebonne
santébuccodentaire
11
. »Selondenouvellesdonnées, l’obtention
de soinsdentaires réduit lecoûtdes soinsmédicauxet améliore
lesperspectivesdecarrièreet laqualitédevie. Àmonavis, toute-
fois, desdonnéesmontrentquenousentronsdansunenouvelle
èreoù lavaleur subjectivedes soinsdentairesauxyeuxde la
populationadulte– surtout chez les jeunesadultes–évolue.
Il fautpoursuivre les recherchespour comprendre laproposition
devaleur associéeàuneconsultationchez ledentisteet éven-
tuellement l’influencer. L’Institutdespolitiquesde la santé se
proposed’y travailler avecdivers intervenants.
a
L’auteur remercieTomWall de l’Institutdes politiquesde la santéde l’Associationdentaire
américainepour sonaideàanalyser lesdonnées.
Références
La listecomplètedesréférencessetrouvedans
.
1...,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29 31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,...52
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