Volume 12 • 2025 • Numéro 5

Traumatismes Les traumatismes dentaires sont particulièrement complexes chez les enfants, surtout si les dents primaires sont touchées et non pas les dents permanentes. « En cas d’avulsion d’une dent de lait, ne la réimplantez pas, insiste le Dr Sharma. Les risques posés à la dent permanente en formation sont trop grands.» Il faut plutôt faire porter les efforts sur le bien-être de l’enfant et la surveillance. En revanche, une fracture pourrait nécessiter un polissage ou un coiffage pulpaire. Pour une dent permanente, il faut viser la réimplantation, mais il est essentiel de faire vite. «Si un parent appelle, je lui dis de placer la dent dans du lait ou une solution saline et d’essayer de venir au cabinet aussi rapidement que possible. On les voit alors immédiatement. Chaque minute compte pour le succès d’une réimplantation.» Regardez la conversation [en anglais] avec le Dr Nik Sharma sur les urgences dentaires chez les enfants sur CDA Oasis : bit.ly/41WUHY7 peuvent sans le vouloir attiser la peur. «Pour cette raison, je prends le temps de les préparer. On fait équipe.» Suivi et prévention Pour le Dr Sharma, presque toute urgence nécessite un suivi. «Je dis rarement : “On se revoit dans six mois.” La plupart du temps, il faut revoir le patient une ou deux semaines plus tard, surtout dans les cas de traumatisme. Et pour tout problème non résolu, je donne un rendez pour un autre traitement ou j’adresse le patient à un autre professionnel.» Un conseil pour terminer? Trouvez un dentiste sans tarder pour votre famille. «La prévention commence avant que ne survienne un problème. En fait, il vaut mieux prévenir que guérir, confirme-t-il. À vous de choisir si vous voulez un dentiste pédiatrique ou un dentiste de famille. En ayant un dentiste attitré, vos enfants apprendront, profiteront de soins protecteurs et auront quelqu’un qui pourra les prendre en charge si une urgence survient.» Mystérieux inconnus Certains cas n’ont rien à voir du tout avec une dent. «Je suis souvent soulagé quand c’est un ulcère aphteux, dit-il en riant. Au moins, ce n’est pas une infection ou un traumatisme.» Ces ulcères se guérissent spontanément et peuvent être traités par une alimentation adaptée et un analgésique. La gingivostomatite herpétique primaire, causée par le virus HSV-1, est une autre urgence courante qui n’est pas liée aux dents. «De nombreux ulcères, de la fièvre et de la fatigue chez un tout-petit. S’il est déshydraté ou très malade, je l’envoie à l’urgence pour qu’il reçoive des liquides par intraveineuse et des antiviraux, mais généralement la maladie disparaît seule avec le temps.» La prise en charge de cette infection comprend des analgésiques, beaucoup de liquide, une alimentation adaptée et une surveillance. Parents comme partenaires Un aspect unique de la médecine dentaire pédiatrique est celui de la dynamique triangulaire entre l’enfant, ses parents et l’équipe dentaire. « Les parents ont le pouvoir d’empirer ou de calmer l’anxiété, explique le Dr Sharma. Alors, j’essaie toujours de gagner la confiance des parents en premier. S’ils sont calmes, l’enfant fera comme eux. » Il estime que les parents sont aussi des historiens essentiels. «Les explications que donnent les enfants de leur douleur ne sont pas fidèles. J’ai besoin que les parents m’aident à comprendre.» Durant une intervention, les parents aident aussi à garder le calme ou, si personne ne s’occupe d’eux, Les parents ont le pouvoir d’empirer ou de calmer l’anxiété. Alors, j’essaie toujours de gagner la confiance des parents en premier. S’ils sont calmes, l’enfant fera comme eux. 30 | 2025 | Numéro 5 Pratico-pratique

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