Volume 12 • 2025 • Numéro 5

placés pour jouer un rôle. «Le plus important, c’est de s’assurer que toute l’équipe dentaire est immunisée contre la rougeole», explique-t-elle. La Dre Salvadori recommande que les cabinets dentaires commencent à vérifier si tous les membres de leur personnel sont immunisés contre la rougeole – les personnes nées avant 1970 doivent avoir reçu au moins une dose d’un vaccin contenant le virus de la rougeole ou avoir subi un test sanguin confirmant leur immunité (IgG positif), tandis que celles nées après 1970 doivent avoir reçu deux doses documentées ou avoir obtenu une confirmation de leur immunité. «Vous travaillez tout près de votre équipe pendant de longues périodes. La rougeole est une maladie transmissible par voie aérienne. C’est l’une des plus contagieuses que nous connaissions», dit-elle. Deux doses d’un vaccin contenant le virus de la rougeole sont presque parfaitement efficaces pour prévenir cette maladie. La Dre Salvadori encourage les dentistes à contacter directement les services de santé publique locaux en cas de suspicion de rougeole, parce que ces équipes peuvent offrir des conseils et un soutien immédiats adaptés à chaque situation. Plus de 90 % des personnes non immunisées qui sont exposées au virus seront infectées. Ce virus peut se propager avant que l’éruption caractéristique apparaisse, ce qui signifie qu’une personne peut le transmettre avant même de savoir qu’elle a la rougeole. Défendre la vaccination La Dre Salvadori suggère d’autres moyens pratiques que les dentistes peuvent envisager, comme afficher de l’information sur la vaccination dans la salle d’attente, demander aux nouveaux patients leur statut vaccinal, et exprimer leurs propres convictions sur les avantages de la vaccination. Lorsqu’elle aborde la question de la désinformation, elle prévient d’éviter de formuler des réfutations catégoriques parce que « cela peut en réalité polariser davantage les opinions ». Elle recommande plutôt de commencer par une question ouverte, telle que « Ditesmoi ce qui vous inquiète le plus », et de répondre directement à ces préoccupations. Les dentistes peuvent également orienter leurs patients vers des médecins ou des cliniques spécialisées dans la réticence à la vaccination. La Dre Salvadori recommande plusieurs sources fiables pour aider les dentistes à se garder à jour et à réagir efficacement en cas d’épidémie. Le Guide canadien d’immunisation, publié par l’Agence de la santé publique du Canada, fournit de l’information exhaustive sur les vaccins et les algorithmes d’immunisation. Les dentistes pourraient aussi consulter régulièrement des sites Web provinciaux et locaux consacrés à la santé publique et s’abonner à leur bulletin d’information pour obtenir les dernières nouvelles et des conseils. Enfin, elle encourage les dentistes à contacter directement les services de santé publique locaux en cas de suspicion de rougeole, parce que ces équipes peuvent offrir des conseils et un soutien immédiats adaptés à chaque situation. La Dre Salvadori croit que les cabinets dentaires constituent un milieu à haut risque pour la transmission de la rougeole, et que tout cas suspect doit être immédiatement signalé au service de santé publique local. «Le personnel de ce service a établi des relations solides avec les communautés touchées et fait un excellent travail avec elles», souligne-t-elle. En conclusion, elle souhaite adresser le message suivant aux dentistes : une parole subtile d’un dentiste à un patient sur l’efficacité des vaccins et leur importance pour la santé publique à long terme peut faire la différence. Elle conseille aussi de faire du dépistage auprès des patients, de reporter les rendez-vous non urgents de toute personne soupçonnée d’avoir la rougeole et, dans les cas urgents, de s’arrimer sur les algorithmes de prévention des infections des hôpitaux, y compris utiliser des salles de traitement à pression négative, si possible. Les dentistes peuvent également surveiller l’activité épidémique locale en s’abonnant aux mises à jour de la santé publique, en particulier dans les régions à haut risque. La Dre Salvadori suggère aussi que les dentistes envisagent de rétablir les mesures de protection qui étaient en place durant la pandémie de COVID-19. «À part la vaccination, la seule façon de se protéger consiste à porter un masque N95 et à assurer une bonne circulation de l’air », observe-t-elle. Au-delà des premiers symptômes habituels – fièvre, toux, écoulement nasal et conjonctivite – les dentistes peuvent vérifier la présence de taches de Koplik. «Il s’agit de petits points blancs sur la muqueuse buccale qui apparaissent deux ou trois jours avant l’éruption», explique la Dre Salvadori. Ces tâches sont caractéristiques ou indicatives de la rougeole et sont plus susceptibles d’être remarquées par les dentistes que par les médecins. Quiconque contracte la rougeole peut avoir des complications, mais certaines personnes sont plus susceptibles d’être gravement malades. Il s’agit des enfants de moins de 5 ans – surtout les poupons qui sont trop jeunes pour avoir été vaccinés – les femmes enceintes et les personnes ayant un système immunitaire affaibli. Les opinions exprimées sont celles de l’auteure et ne reflètent pas nécessairement les vues et politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. Regardez l’entrevue avec la Dre Marina Salvadori sur la rougeole sur CDA Oasis : bit.ly/4ntP8sc [en anglais] 14 | 2025 | Numéro 5 L’observatoire

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