L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 7

L’ observatoire INCIDENCE DE LA DÉMENCE SUR LE RECOURS AUX SERVICES DENTAIRES Résultats d’une étude en Suède Une étude 1 réalisée à partir des données de plus de 58 000 personnes ayant reçu un diagnostic récent de démence montre un déclin important de l’utilisation des services dentaires. L’article se trouve à : alzheimersanddementia.com/ article/S1552-5260(17)30233-9/ fulltext. [en anglais] Menée en Suède de 2007 à 2015, cette étude a combiné les données du Registre suédois de la démence (créé en 2007 pour « améliorer la qualité des examens diagnostiques, le traitement et les soins des personnes démentes ») et celles du Registre suédois des soins dentaires. La Suède s’est dotée d’un régime public des soins dentaires, qui couvre aussi les soins préventifs, en 1974. « Lors d’une consultation, le dentiste inscrit le code de traitement et le code de diagnostic. Cette information… est versée dans le Registre suédois des soins dentaires », expliquent les auteurs de l’étude. En combinant les deux bases de données, les chercheurs ont pu dégager des tendances en santé dentaire et en matière de soins pour ce qui est du diagnostic de démence, du type de démence, de la date du diagnostic, du sexe, des conditions de vie, des médicaments, du soutien de la communauté, des dates des rendez-vous chez le dentiste, des types d’intervention ou de traitements dentaires, du nombre de dents restantes ainsi que de la cause et de la date du décès (s’il a eu lieu). « Nos résultats montrent un déclin remarquable du nombre de consultations chez le dentiste après un diagnostic de démence, soutiennent les chercheurs. Bien que la plupart des personnes n’avaient pas encore été médicamentées et venaient d’apprendre leur diagnostic, celles dont l’état cognitif était le plus atteint au départ et dont la démence était la plus sévère et en progression la plus rapide avaient la plus grande diminution de l’utilisation des services dentaires. » Il faut noter que la vieillesse en soi n’est pas un facteur déterminant dans ce cas puisque des études antérieures en Suède ont montré que les personnes de plus de 80 ans consultent un dentiste en moyenne 3,3 fois par année. Les auteurs de l’étude ont déterminé les types de démence, compte tenu des antécédents médicaux et des conditions de vie du patient, associés à un pronostic moins favorable en médecine dentaire : ❘  Peu importe la forme de démence, la santé buccodentaire décline à mesure que la gravité du trouble cognitif s’aggrave, ce qui peut s’expliquer par « une diminution du flux salivaire, un changement du goût, une diminution de la fréquence du brossage des dents, la prise de suppléments nutritionnels à haute valeur énergétique et de médicaments à base de sirop, la polypharmacie, une incapacité physique et même le refus de l’aide offerte par autrui. » ❘  La diminution de l’utilisation des services dentaires la plus rapide a été notée chez les personnes atteintes de démence mixte ou de démence de la maladie de Parkinson. ❘  Les conditions de vie ont une incidence importante puisque les personnes seules ou bénéficiant de soins à domicile connaissent le plus fort déclin de l’utilisation des services dentaires. ❘  Les patients plus âgés sont ceux dont le nombre de dents restantes diminue le plus rapidement, tout comme les patients ayant un trouble cognitif grave, ceux atteints de démence vasculaire et ceux prenant le plus grand nombre de médicaments. a Reference 1. Fereshtehnejad S-M, Garcia-Ptacek S, Religa D, Holmer J, Buhlin K, Eriksdotter M, Sandborgh-Englund G. Dental care utilization in patients with different types of dementia: A longitudinal nationwide study of 58,037 individuals. AlzheimersDement . 2017 Jul 8. pii: S1552- 5260(17)30233-9. doi: 10.1016/j.jalz.2017.05.004.

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