L'essentiel de l'ADC 2016 • Volume 3 • Numéro 2 - page 7

M
avieauCanadaacommencé il
ya30ans, quand je suis arrivé
àEdmontonen tant qu’immi-
grant admis. Dès le lendemain,
j’ai poursuivima route jusqu’à
Yellowknife, où j’ai vécupendant trois ans. J’étais
frais émoulude l’écoledemédecinedentaireet
portépar legoût de l’aventuredans leNorddu
Canada. À l’époque, les TerritoiresduNord-Ouest
comptaient quelque50000habitants et un terri­
toireplusgrandque l’Inde. L’endroit était, et est
encore, peupeuplé.
Jem’enallais assumer un rôled’associédans
uncabinet dentairedeYellowknife surnommé
leYKDental. Lacliniqueassurait des soinsdans
plusieurspetites communautés autochtonesdans
le sudde lavalléeduMackenzie. Lesdizainesde
communautésde tous les TerritoiresduNord-
Ouest allaient depetitshameaux isolésdisposant
seulement d’installationsdebaseàdes localités
plusgrandes ayant des cliniques et des cabinets
dentairesmodernes. L’étenduedenos services
comprenait lediagnosticet laprévention,
l’extraction simpleoucomplexededents, les
traitementsde restaurationdirects, les soins
endodontiques et lesprothèses amovibles.
Toutes ces communautés avaient un taux
élevédemaladies. Souvent, lesbesoins
dépassaient les soinsqu’il était possible
d’offrir sur placeou lorsdenotrepassage.
Même si biendesdentistesoffrent
bénévolement des soinsdentaires itinérants
dansdivers coinsdumonde, la
plupart despraticiens au
Canadaconnaissent
mal lesdifficultésde la
pratiquedans leNordde leur proprepays. Voici
quelquesdéfisque j’ai dû relever :
Laprestationde soinsdentaires avecde
l’équipementmobiledansdes collectivités
éloignées comportedesdéfisparticuliers; par
exemple, laconduited’air ducompresseur –
s’il yavaitmêmeuncompresseur –pouvait
rarement sebrancher ànotrematériel. Jeme
déplaçais avecunegrosse troussed’outils et
despiècesde rechangeet je suisdevenu très
habileàadapter et à réparer notrematériel.
Seulsquelques centresde santéavaient des
fauteuilsdentaires et trèspeuavaient un
appareil de radiographie. Laversionmobile
deces appareils est trèspeumaniableet les
appareilsmanuelsn’étaient pasdisponibles
auCanada (et ne le sont encorepasmême
s’ils sont couramment utilisés ailleursdans
lemonde). Les centresde santén’avaient
généralement pas assezdematériel pour la
préventiondes infections, cequi nous forçait à
apporter nospropres stérilisateurs.
Il n’yavait pasdemoyensd’adresser ailleurs
lespatients ayant desbesoins au-delàdece
quepeut raisonnablement offrir uneclinique
mobile. Unmodede fonctionnement efficace
miserait sur lacollaborationpour offrir
des soinsbuccodentaires exhaustifs et un
mécanismed’orientationbienétabli pour les
casdecariede lapetiteenfance, d’extraction
dentairedansplusd’unquadrant oude
restaurationcomplexe, par exemple. Il était
d’autant plusdifficiled’orienter lespatients vers
les soinsnécessaires àcausede l’absencede
soutienadministratif, de ladifficultéàobtenir
uneanamnèseet desbarrières linguistiques.
ilétaitune fois
Soins dentaires dans leGrandNord :
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L’ADC
sur
le
terrain
Mot duprésident
AlastairNicoll, bdsh
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